Portrait d'un jeune homme accoudé
Signé en bas à droite
Crayon noir sur papier
23,7 x 17,6 cm
En bon état de conservation
Encadré : 40 x 34 cm
Ce beau portrait d'un jeune homme adossé à une chaise, saisi sur le vif d'un trait de crayon énergique et nerveux, est tout à fait représentatif du talent de Paul Gavarni. Il a probablement été peint au début de sa carrière, étant donné le type physique du sujet et surtout le style encore assez classique.
Quoi qu'il en soit, l'impression de vie est vraiment étonnante et fait de ce dessin un très bel exemple de portrait romantique.
Paul Gavarni est le nom de plume de Sulpice Guillaume Chevalier (13 janvier 1804, Paris - 24 novembre 1866), illustrateur français né à Paris.
L'histoire raconte qu'il tira son nom de Gavarnie, à Luz-Saint-Sauveur, où il avait fait un voyage dans les Pyrénées.
Ses premiers dessins publiés le sont pour la revue Journal des modes.
Gavarni a alors à peine trente ans. Ses dessins vifs et pleins d'esprit donnent à ces figures généralement banales et peu artistiques une vivacité et une expression qui lui valent bientôt d'être reconnu dans les milieux à la mode. Il se consacre peu à peu à ce travail plus agréable et finit par cesser son activité d'ingénieur pour devenir directeur de la revue Les Gens du monde.
Gavarni suit ses intérêts et commence une série de croquis lithographiés dans lesquels il dépeint les caractéristiques les plus frappantes, les travers et les vices des différentes classes de la société française. Les explications en caractères d'imprimerie jointes à ses dessins étaient courtes, mais elles étaient percutantes et humoristiques, bien que parfois triviales, et adaptées aux sujets particuliers. Au début, il se limite à l'étude des mœurs parisiennes, plus particulièrement celles de la jeunesse parisienne.
La plupart de ses meilleurs travaux ont été publiés dans Le Charivari.
Certains de ses tableaux les plus cinglants et les plus sérieux, fruits d'une visite à Londres, ont été publiés dans L'Illustration. Il a également illustré les romans d'Honoré de Balzac et le Juif errant d'Eugène Sue
Parmi ses ouvrages illustrés figurent Les Lorettes, Les Actrices, Les Coulisses, Les Fasizionables, Les Gentilshommes bourgeois, Les Artistes, Les Débardeurs, Clichy, Les Étudiants de Paris, Les Baliverneries parisiennes, Les Plaisirs champêtres, Les Bals masqués, Le Carnaval, Les Souvenirs du carnaval, Les Souvenirs du bal Chicard, La Vie des jeunes hommes, et Les Patois de Paris. Il avait alors cessé d'être directeur des Gens du monde ; mais il était engagé comme caricaturiste ordinaire du Charivari, et, tout en faisant la fortune du journal, il faisait la sienne. Son nom était extrêmement populaire et ses illustrations de livres étaient très recherchées par les éditeurs.
Un seul frontispice ou une seule vignette suffisait parfois à assurer la vente d'un nouveau livre. Toujours désireux d'élargir le champ de ses observations, Gavarni abandonne bientôt ses sujets de prédilection. Il ne se limite plus aux types de la lorette et de l'étudiant parisien, ni à la description des plaisirs bruyants et populaires de la capitale, mais tourne son miroir vers les aspects grotesques de la vie familiale et de l'humanité en général. Les Enfants terribles, Les Parents terribles, [Les Fourberies des femmes, La Politique des femmes, Les Mans vengs, Les Nuances du sentiment, Les Rives, Les Petits Jeux de société, Les Fœtus Malheurs du bonheur, Les Impressions de ménage, Les Interjections, Les Traductions en langue vulgaire, Les Propos de Thomas Vireloque, etc. ont été composés à cette époque, et sont ses productions les plus élevées. Mais tout en montrant la même puissance d'ironie que ses œuvres précédentes, renforcée par une connaissance plus profonde de la nature humaine, elles portent généralement l'empreinte d'une philosophie amère et même parfois sombre.
À un moment donné, Gavarni a été emprisonné pour dettes à la prison de Clichy. Après sa libération, il a publié ses expériences dans un ouvrage intitulé L'Argent.
Gavarni se rend en Angleterre en 1849. À son retour, ses impressions sont publiées dans le livre Londres et les Anglais, illustrés par Gavarni (1862) d'Émile de la Bédollière.
La plupart de ces dernières compositions paraissent dans l'hebdomadaire L'Illustration. En 1857, il publia en un seul volume la série intitulée Masques et visages, et en 1869, environ deux ans après sa mort, sa dernière œuvre artistique, Les Douze Mois , fut offerte au monde. Gavarni s'est beaucoup occupé, pendant la dernière période de sa vie, d'activités scientifiques, et ce fait doit peut-être être mis en relation avec le grand changement qui s'est alors produit dans sa manière d'être artiste. Il envoya plusieurs communications à l'Académie des sciences et, jusqu'à sa mort le 23 novembre 1866, il s'intéressa vivement à la question de la navigation aérienne. On dit qu'il fit des expériences sur une grande échelle pour trouver le moyen de diriger les ballons, mais il semble qu'il n'ait pas eu autant de succès que son confrère, le caricaturiste et photographe Nadar.