Rome, Vue du Forum,
crayon sur papier
28,5 x 37,5 cm
encadré 38,5 x 47,5 cm
Ce dessin est caractéristique des artistes romantiques qui, comme Corot, ont voyagé en Italie, tels que Caruelle d'Aligny et Bertin.
Bien qu'il ne soit pas signé, le dessin est caractéristique du style de Jean Achille Benouville, en particulier des dessins qu'il a réalisés lors de son séjour prolongé en Italie.
Plusieurs de ses dessins conservés dans les collections du musée du Petit Palais à Paris constituent une bonne base de comparaison.
Le premier plan, qui n'est qu'esquissé, est typique de cette composition, tandis que l'arrière-plan, légèrement ombré, est le centre d'intérêt principal de l'œuvre.
La forte horizontalité est également caractéristique.
D'un point de vue stylistique, la main de l'artiste est évidente dans la manière dont il rend l'architecture, en particulier les colonnes. Une autre caractéristique de son travail est la façon dont il dessine les arbres (au milieu à droite).
Toutes ces caractéristiques ne laissent aucun doute sur l'identité de l'artiste.
Enfin, le sujet est particulièrement séduisant : au premier coup d'œil, on distingue le Forum romain et une partie du Palatin sur la droite, probablement dessinés depuis le Capitole qui le surplombe. L'attention portée au rendu de l'architecture est également impressionnante.
Il s'agit vraisemblablement d'un dessin réalisé en plein air sur place.
Nous suivons le regard de l'artiste qui regarde au loin, ignorant - trait typique de Bénouville - le premier plan.
Jean-Achille Benouville, dit Achille Benouville, est né le 15 juillet 1815 à Paris, où il est mort le 6 février 1891
Spécialisé dans la peinture de paysage, il est surtout connu pour ses vues d'Italie.
Il est le frère aîné du peintre François Léon Benouville (1821-1859), dont il suit l'apprentissage auprès de François Édouard Picot, puis de Léon Cogniet.
Il peint des paysages en région parisienne, à Compiègne et à Fontainebleau. En 1834, il expose pour la première fois au Salon. En 1837, il entre aux Beaux-Arts de Paris et remporte le deuxième prix de Rome dans la catégorie « paysage historique ». Il effectue ensuite trois voyages en Italie, dont un en 1843 avec Jean-Baptiste Camille Corot, avec qui il partage son atelier romain, où Corot peint Marietta. En 1845, il remporte le premier prix de Rome avec Ulysse et Nausicaa. Après un séjour de trois ans à la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome, il décide de rester en Italie, où il exerce son art pendant 25 ans. Il continue cependant à envoyer régulièrement des tableaux aux Salons de Paris.
Jean-Achille Benouville a deux fils, tous deux architectes : Pierre Louis Benouville (1852-1889) et Léon Benouville (1860-1903).
Guy de Maupassant lui consacre sa nouvelle Mon oncle Jules en 1883.
Fidèle toute sa vie au genre du « paysage historique » inauguré par Claude Lorrain, Achille Benouville adopte au fil des ans un style plus personnel.
Ses effets de lumière, qui révèlent l'influence de son maître et ami Corot, comme dans la Vue d'une villa romaine de 1844, retiennent l'attention. Cependant, il accorde plus d'attention que son mentor à la netteté des détails.
Lorsqu'il parvient à combiner le rendu de la lumière avec un souci de précision, le jeu des contrastes entre les teintes délicates révèle un sens très sûr de la composition. L'artiste exprime alors le meilleur de son talent dans une composition telle que Capri, peinte vers 1845.
Ses œuvres sont exposées dans de nombreux musées
Aux États-Unis :
Baltimore, Walters Art Museum : Paysage aux bœufs, vers 1865-1868.
Boston, Museum of Fine Arts : Ville italienne sur une colline, vers 1845.
Cleveland, Musée d'art : Capri, v. 1845 ; Paysage avec cavalier sur cheval blanc, 1846.
Dallas, Musée d'art : Le Colisée vu du mont Palatin, 1844.
Houston, Musée des beaux-arts : Vue de la campagne romaine, 1848.
New York, Dahesh Museum of Art : Paysage avec animaux, 1842.
Washington, National Gallery of Art : Soleil couchant vu d'un rivage rocheux, 1842, aquarelle, gouache et encre brune.
En Allemagne
Munich, Neue Pinakothek : Abélard conversant avec ses élèves près de Melun, 1837.
En France
Besançon, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie : Adam et Ève chassés de l'Éden, 1841.
Nancy, Musée des Beaux-Arts : Vue de Tivoli, 1864.
Paris, Musée d'Orsay
Vue d'une villa romaine, 1844 ;
Le Colisée vu du Mont Palatin, 1870.
Paris, Musée du Petit Palais
Reims, Musée des Beaux-Arts : Tivoli, rives de l'Aniene.
Rennes, musée des Beaux-Arts : Paysage d'Italie.