Superbe plateau rectangulaire en métal argenté par l’orfèvre parisien Armand FRÉNAIS.
Il présente un bord mouluré orné d’une délicate frise de perles. Ses deux larges anses latérales de style néo renaissance sont richement ajourées et ornées d’un décor ciselé en réserve d’une frise à motif alterné de perles et feuilles de lauriers sur fond amati.
Le plateau présente en partie centrale un foisonnant décor floral symétrique gravé tel que roses, fuchsias, feuillages aux branchages enchevêtrés réunis par un nœud de ruban délicatement plissé. L’ensemble encadre un médaillon ovale inscrit dans une ceinture stylisée à boucle, représentée avec un effet trompe-l’œil, motif emprunté au vocabulaire héraldique. En son centre figure le monogramme CA en lettres gothiques entrelacées, enrichies de motifs losangés et d’empattements. Le médaillon est surmonté d’un fleuron feuillagé et souligné en partie inférieure d’un culot végétal.
Poinçon du maître-orfèvre.
Dimensions :- Hauteur : 47,8 cm.
- Longueur : 74,8 cm.
Paris, circa 1890.
Rapport de condition
Quelques micro rayures d'usage, très bel état de l'argenture, superbe qualité d'exécution.
Exceptionnelle qualité de la gravure et des ombrages de la scène centrale, exécutée avec un remarquable sens du modelé, faisant de ce décor un véritable tableau gravé.
ARMAND FRÉNAIS
Orfèvre à Paris reçu en 1877
Actif durant les dernières décennies du XIXe siècle et les premières années du XXe, Armand FRÉNAIS figure parmi les orfèvres parisiens les plus représentatifs de la transition entre historicisme et modernité. Établi au 77 boulevard Richard-Lenoir, il dépose son poinçon en 1877, identifiable par les initiales A.F. encadrant une ancre, symbole souvent associé au métal argenté de haute qualité.
Spécialisé dans l’orfèvrerie de table, Armand FRÉNAIS maîtrise les formes traditionnelles du XVIIIe siècle tout en intégrant les influences décoratives de la fin du XIXe.
Il propose un répertoire varié qui s’inscrit d’abord dans la grande tradition des styles Louis XV, Louis XVI ou Renaissance, avec une prédilection pour les pièces fonctionnelles aux lignes élégantes et à la ciselure précise. Il s’adapte ensuite aux tendances de son temps, notamment à l’Art Nouveau, sans jamais renier l’excellence d’exécution qui fait la réputation des maisons parisiennes.
La maison expose aux Expositions universelles de 1878, 1889, 1890 et 1900 à Paris, où elle est distinguée régulièrement.
Très apprécié pour la qualité d’exécution de ses pièces, sa ciselure virtuose et l’équilibre de ses compositions, FRÉNAIS répond aux exigences d’une clientèle cultivée, attentive à la fois à la distinction des formes et à la pérennité de l’usage. Ses œuvres incarnent le goût parisien de la Belle Époque, dans ce qu’il a de plus mesuré, de plus stable, et parfois même de plus aristocratique.
Sa production, aujourd’hui prisée des collectionneurs, témoigne de ce raffinement discret qui caractérise la grande orfèvrerie parisienne d’entre-deux siècles.
A relever un superbe surtout de table en bronze argenté et doré vendu chez Christie’s Paris[1]
[1] Christie’s, Le goût français – Arts décoratifs du XIIIe au XIXe siècle, Paris 23 avril 2023 – lot 563 : Surtout de table en bronze argenté et doré par Armand FRENAIS, Paris, vers 1890. Est. 8 000-12 000 € ; adj. 11 250 €.BIBLIOGRAPHIE
- Almanach Azur 1889
- ALLAN David, Le couvert et la coutellerie de table française du XIXe siècle, Paris, Faton, 2007.
- BOUILHET Henri, L’orfèvrerie française du XIXe siècle, Paris, 1908.
- HOUZE Méatrice et Michel, L’orfèvrerie française du XIXe siècle, Paris, Flammarion, 1980.
- NIKOGOSYAN David N., Armand Frenais Silversmith Company ; A Rival of Christofle,Silver Magazine 48, juillet/août 2016.