- Papierlégèrement bruni et par endroits un peu froissé, sinon en bon état.
- Le regard del’artiste -
Comme toutautoportrait, la représentation que Hans Thoma réalise de lui-même à l’âge de56 ans est une réflexion sur sa propre création artistique. En conséquence, ilprésente la palette de peinture d’une manière qui crée un lien direct entrelui-même et l’espace du spectateur. Son regard est également tourné vers notredirection, vers le monde réel. Cependant, l’artiste ne nous regarde pasdirectement ; il fixe quelque chose au loin, avec concentration, comme s’ilétait déjà en train de le transformer intérieurement par l’acte artistique.Derrière lui sedéploie la réalité de son art. Il se tient dans un bosquet, soulignant ainsison lien profond avec la nature, si essentiel à son œuvre. À droite de sa tête,un cortège de jeunes femmes dansant joyeusement incarne la beauté et laplénitude de la vie, que l’art célèbre. À gauche, des cavaliers s’éloignent decette scène festive, suivant le chemin de la vie, évoquant ainsi le versantmélancolique de l’art.
Sur l'artiste
Après avoirabandonné ses apprentissages en lithographie, en peinture et en peinture depanneaux de montre, Hans Thoma se forma de manière autodidacte en tant quepeintre. Cela lui permit d’obtenir une bourse en 1859 pour l’école desbeaux-arts de Karlsruhe, où il fut l’élève de Wilhelm Schirmer et de Ludwig DesCoudres. Après avoir terminé ses études en 1866, Thoma séjourna à Bâle et àDüsseldorf. Là, il fitla connaissance d'Otto Scholderer, avec qui il se rendit à Paris en 1868. Là-bas, l’art de Gustave Courbet etl'école de Barbizon le marquèrent profondément. Après le rejet de ses œuvrespar le Kunstverein de Karlsruhe, Thoma s'installa à Munich en 1870, où il futproche du cercle de Leibl. À Munich, Wilhelm Trüber travailla un temps dansl'atelier de Thoma. En 1874, il entreprit son premier voyage en Italie avec lepeintre Albert Lang, où il rencontra Hans von Marées et Adolph von Hildebrand,et se lia d'amitié avec Arnold Böcklin, dont l'art exerça une profondeinfluence sur lui. À son retour à Munich, Cella Berteneder devint l'élève deThoma, qu'il épousa en 1877.Sur l'invitationdu collectionneur d'art Charles Minoprio, Thoma se rendit en Angleterre en1879. Au fil des années, Minoprio acquit plus de 60 tableaux à l'huile de Thomaet organisa en 1884 la première exposition de ses œuvres à l'étranger, àLiverpool. Depuis 1878, Thoma vivait à Francfort. L'année suivante, leKunstverein de Francfort organisa la première exposition individuelle de sesœuvres. Après un voyage aux Pays-Bas, Thoma s'installa en 1899 à Kronberg imTaunus, où résidait la colonie d'artistes de Kronberg. La même année, il futnommé professeur à l'école des beaux-arts de Karlsruhe et directeur de laKunsthalle de Karlsruhe. En 1901, Hans Thoma co-fonda avec Wilhelm Süs laManufacture de Majolique du Grand-Duché de Bade à Karlsruhe, pour laquelle ilfournit désormais des dessins.Thoma étaitdésormais au sommet de sa gloire artistique. Le "Meyers GroßesKonversations-Lexikon", dans son édition de 1909, affirmait que Thomaétait devenu le peintre favori du peuple allemand. À l'occasion de son 80eanniversaire en 1919, Ernst Oppler et Lovis Corinth organisèrent une grandecélébration en son honneur. Après la mort de Thoma, la Galerie nationale deBerlin lui consacra une grande rétrospective en 1922, suivie par la Kunsthallede Bâle en 1924.