Lemerle-charpentier, Paris- Vestale Et Bacchanale. Garniture d'Apparat En Bronze Doré-argenté

MAISON LEMERLE-CHARPENTIER (Jean-Antoine Lemerle, successeur de Nicolas-Germain Charpentier, 1807-1864 dit LEMERLE-CHARPENTIER), Fabricant de Bronzes d'Art à Paris (1838-1890)- Superbe Garniture de Cheminée d'apparat néo-classisante en marbre rouge Griotte d'Italie, bronze doré et argenté subtilement ciselé. Nanti d'une  grande beauté sculpturale magnifiée par la rutilance chromatique des matériaux sciemment choisis, ce remarquable ensemble s'appréhende comme une interprétation tout à la fois  savante et moderne des divinités, des arcadiens cortéges hérités des  fables antiques du monde gréco-romain. De fait, il se compose:
-d'une  somptuaire Pendule-borne mettant en scène, altiérement accoudée  à une gaine  architecturée scandée de motifs ornementaux néo-classiques (consoles à enroulements en grecques, agrafes, volutes, pastilles et rosaces feuillagées d'acanthe, guirlandes pendantes de laurier rubané, godrons, cannelures foncées de perlés), une  châste  Vestale. Vêtue  à l'Antique d'une mante et ample tunique échancrée aux plis foisonnants dévoilant ses formes épanouies, auréolée d'un diaphane voile bijoutée de boutons de roses( attribut vénusien de l'Amour), la mâture Prêtresse semble absorbée dans la lecture d'un précieux ouvrage dont elle parcourt, en un geste suspendu, les feuillets. Se détachant sur une résille foncée de fleurettes quadrilobées, trois médaillons retenus par un luxuriant noeud de ruban plissé Louis XVI arborent, profilées en camées, les  effigies d'une antique divinité ( la belle Vesta, bijoutée, la chevelure remontée en chignon ceinte d'un cécryphale,-présidant à l'harmonie conjuguale et domestique )et d'un couple de jeunes époux parés. Centré dans la gaine/Autel marital, la cadran de la pendule serti sur sa lunette d'un galon torsadé indique sur un fond plaqué de marbre rouge griotte les heures en chiffres romains par deux aiguilles à motifs de dards.
-d'une Paire de Candélabres à sept lumières et six bras de lumières feuillagés élégamment ouvragés au parti iconographique comme esthétique  directement inspiré de modéles  créés dans les années 1770 par le sculpteur Claude Michel,dit Clodion (1738-1814) de nos jours conservés dans des institutions muséales d'envergure (Vase en marbre de la Wallace Collection à Londres). Adoptant la silhouette légérement ventrue d'un vase  serti sur son piédouche d'un tore de laurier rubané grainé et agrémenté sur son culot de fleurons, volutes stylisées d'acanthe alternés de motifs campanulés, chaque  candélabre déroule en sa  partie médiane une frise ciselée en demi-relief figurant, dans un automnal environnement agreste, des satyraux, des putti couronnés de fleurs ou de pampres de raisin s'adonnant  à de ludiques activités de  cueillette ou chahutant enjoués,  thyrse en main, un bouc. Ces joviales Bacchanales enfantines sont surplombées par deux chimériques têtes d'animal cornu à faciès barbu constituant les  anses du Vase. Reliées  par des  guirlandes de laurier disposées en feston, celles-ci enserrent leur col ouvragé duquel s'épanouit, , autour d'un fût-balustre formant flambeau sommé d'un motif flammé (allusion au feu entretenu par les Vestales), six bras de lumière. Etagée, leur composition marie avec élégance enroulements "en arabesques" de bourgeons, fleurons et volutes d'acanthe feuillagée , motifs torsadés. Binets et bobèches s'ourlent de corolles de feuilles lancéolées, de feuilles d'eau, de menus fleurons, de perlés.
Formant oeuvre sculpturale ou Vases-Candélabres, ces trois pièces de silhouette néo- Louis XVI en bronze argenté et doré  d'un "luxe de ciselure que l'on admire" sont soclées sur de somptueuses bases moulurées en marbre rouge griotte - de forme oblongue à ressaut en façade ou circulaire- similairement ceinturées d'un enfilage de perles, d'un généreux tore de laurier rubané. Parés d'un opulent cartouche à miroir festonné de volutes feuillagées , de guirlandes délicatement fleuries et sommé d'un coquet noeud , ces corps marmoréens aux flancs parcourus d'enroulements feuillagés égayés de baies et fleurettes formant piétement reposent aussi-pour la pièce horlogère- sur quatre pieds toupies bagués de perles. Ces motifs ornementaux en bronze doré ciselé en tous points identiques confère à notre Garniture de Cheminée toute sa cohérence plastique comme l'exeptionnelle intégrité de son modèle.
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Un Fleuron signé de Lemerle-Charpentier, "fabricant-artiste" parisien du XIXe :
D'une indéniable beauté formelle comme d'une grande prouesse technique de par sa juxtaposition du bronze doré et argenté, cette somptueuse Garniture de Cheminée à dater des années 1870-1880 est à ranger parmi les fleurons conçus, réalisés par la Maison parisienne de Bronzes d'art d'ameublement Lemerle-Charpentier maintes fois enscensée depuis sa fondation lors des prestigieuses Expostions Universelles de la seconde moitié du XIXe siècle pour ses modèles "hautement artistiques", toujours "bien compris, soit au point de la décoration, soit à celui de l'éxécution". Soit, au vu de cet ensemble des plus homogénes thématiquement et esthétiquement, des deux.
Empreinte d'une touche Louis XVI au néo-classicisme raffiné parfaitement maîtrisé, cette magistrale composition auréolée de la richesse visuelle prodiguée par la parfaite combinaison de ses matériaux s'avère caractéristique de la manière dont ces talentueux Fabricants de bronzes d'art parisiens - en l'occurence Jean-Antoine Lemerle, dit Lemerle-Charpentier, 1829-?, successeur de Nicolas-Germain Charpentier, 1807-1864- en leur temps qualifiés de "Fabricants-Artistes" surent combiner, marier avec ingéniosité référents iconographiques antiques (figure de la Vestale, cortége bachique) ou notoires ( savoureux modèles créés par Clodion), répertoire ornemental recherché afin de créer une oeuvre originale ajustée aux goûts oniriquement affables de l'élitiste société européenne de l'époque.
En regard de l'ensemble présenté dont elle porte -sur la platine de la pièce horlogère - l'estampille, les considérations avisées des rapporteurs de l'Exposition Universelle de 1867 sur la " très bonne et très  estimable "Maison Lemerle-Charpentier prennent toute leur ampleur: " (elle) marque ses produits d'un cachet trés particulier qui lui est imprimé évidemment par les exigences d'une clientèle qui vient plutôt des pays étrangers que de la France" et "rehausse le renom français" (Etudes sur l'Exposition de 1867, ou Archives  de l'Industrie au XIXe siècle, 1867, p.224). De nos jours, nombre d'institutions muséales nationales et européennes s'enorgueillissent des artistiques réalisations dues à cet émérite  Etablissement  parisien porteur des fastes  du XIX siècle.
  * LEMERLE ET CHARPENTIER, Fabricants de Bronzes d'art à Paris.
Fondée en 1834 par Nicolas-Germain Charpentier (Paris, 1807-1864) ouvrier-ciseleur devenu fabricant de Bronzes d'ameublement, cette Maison successivement établie dans la capitale parisienne 6, rue d'Orléans au Marais puis 8, rue Charlot (1853) sut conquérir lors des Expositions des Produits de l'Industrie (1849, Médaille d'argent)et des Expositions Universelles (1855, Médaille de 1ière Classe reitérée en 1862) honneurs et renommée en présentant de 'beaux" modèles de bronzes d'ameublement -"pendules, de candélabres, torchères, lustres,..de style Louis XIV, Louis XVI" aussi vivement appréciés alors que des bronzes artistiques conçus sur son initiative par les artistes-sculpteurs renommés de l'époque (tels  Jean-François-Théodore Gechter, Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Louis-Charles Buhot) .
 A l'égal d'autres établissements réputés ( Denière, Paillard, Vittoz, Marchand, Raingo, Lerolle..), la Maison maintiendra sa prospère ascension jusqu'en 1890 avec  Jean-Antoine Lemerle (1829-?), associé -dès 1855 ,par la création de la Société Charpentier et Cie  qui deviendra en 1874 Lemerle-Charpentier et Cie-et successeur de son beau-père. Talentueux , il finalisera le "cursus honorum"  de la  Maison  en obtenant à l'Exposition Universelle de Paris en 1878  une Médaille d'or couronnant ,outre les " garnitures, vases,torchéres" présentés, une saisissante et monumentale "pendule-gaine  Louis XVI" représentant "sur une console une Déesse tenant du bout des bras une Lyre sur laquelle se détache le cadran".Conçue en étroite collaboration avec le sculpteur  Eugène Piat (1827-1903),cette oeuvre exécutée en marbre, bronze doré et argenté fut à juste titre considérée comme "une des merveilles de l'Exposition". "Fort admirée", "applaudie" pour sa prouesse technique comme pour "l'originalité de sa conception", elle salua "l'audace du nouveau de M.Lemerle", digne représentant d'une émérite  Maison parisienne de "bronzes d'art et d'ameublement de Luxe".
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Travail parisien de  grande qualité d'inspiration Louis  XVI  de  la seconde moitié  du XIXe siècle par la Maison de bronzes d'art et d'ameublement Lemerle-Charpentier et Cie sise à Paris, 8, rue Charlot. Circa 1870-1880.
Marques et Signature: Mouvement portant sur la platine le cachet en creux  : "LEMERLE CHARPENTIER/Fant (pour Fabricant) de BRONZES/PARIS" associé au numéro "11"  (numéro du modèle?) . Cachet de l'Horloger  "JAPY FRERES ET CIE/Grande Médaille d'Honneur"  -Le cadran porte , inscuptée en lettres majuscules , la nom de "JEANJEAN/ PARIS"- Ce patronyme ne correspondant pas à un Horloger répertorié pour la période dans l'Almanach du Commerce, .., il s'agit vraissemblablement du nom du Marbrier, collaborateur de la pièce horlogère conçue par la Maison Lemerle-Charpentier.
Matériaux: marbre rouge griotte d'Italie; bronze doré et argenté; verre et cuivre doré .
Dimensions: Pendule: H.: 69 cm;-L.: 59 cm; Pr.: 23 cm.      Candélabres: H.: 83 cm; Diamétre du bouquet: 31cm
Trés bel Etat d'origine.