"Lydia Radda (1891-1967), Aquarium, fonds marins, circa 1935, huile sur panneau cartonné"
Lydia Radda (1891-1967)Aquarium, fonds marins, circa 1935
Huile sur panneau
Signé “Radda” en bas à droite
33,5 x 41 cm
Artiste peintre née à Corbeil-Essonnes en 1891, Julie Florent est active à Paris au début du XXe siècle dans le quartier du Montparnasse sous le nom de Lydia Radda. Autodidacte, elle confie avoir été amenée à la peinture par la féerie des vitraux des églises. Elle occupe un petit atelier de la rue Notre-Dame-des-Champs où elle vit humblement. Celle qui se voit taxée de sauvage y demeure presque calfeutrée, se tenant volontiers à l’écart des coteries artistiques et littéraires. Elle y travaille obstinément et s’en échappe lorsqu’une occasion de rejoindre la Méditerranée se présente.
La jeune artiste participe au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne dès 1924 ainsi qu’au Salon des Tuileries. Plusieurs galeries parisiennes lui consacrent en outre des expositions telles que la galerie Charles-Auguste Girard, la galerie Granoff ou encore la galerie Mantelet par Colette Weil où ses œuvres côtoient celles de Tsuguharu Léonard Foujita, de Maurice de Vlaminck, d’Henri de Waroquier ou encore d’André Lhote.
Lydia Radda s’illustre dans la peinture de nus féminins, de paysages et de natures mortes aux fleurs. Son travail des années 1920 rencontre un vif succès et emballe unanimement les critiques de son temps qui louent une artiste prometteuse dont les progrès sont constants. On évoque une artiste “d’une grace aigüe et charmante”*, à la peinture sensible et nacrée, “ignorante de tout académisme”**. Louis Vauxcelles écrit que l’art de Lydia Radda : “plaît comme un fruit à la chair dorée, à la pulpe juteuse. Il est fait de spontanéité, de passion et aussi de scrupules”.
Un des Aquariums de Lydia Radda est cité dans une critique d’André Warnod parue dans la revue Comoedia en novembre 1928 (n°5778). L'œuvre que nous proposons s’inscrit directement en lien avec cette série de paysages. L’artiste représente un monde aquatique rêvé évoquant l’extraordinaire et le merveilleux. Elle confie aimer les formes déroutantes aux harmonies subtiles des poissons et autres plantes évoluant dans les profondeurs de mers inconnues.
De son vivant, des amateurs hollandais avec lesquels elle entretient des correspondances, suivent son travail de près et la soutiennent. À ce jour, plusieurs de ses œuvres sont conservées dans les collections de musées néerlandais, notamment des huiles appartenant à la même série des Aquaruims.
© A. BIOT
* Comoedia, mai 1928, n°5604, p.2 / ** Beaux-Arts, 1926, n°20