Robe De Cour à La Française En Taffetas Mexicaine Avec Provenance - France Circa 1780

Circa 1780
France
Superbe robe de cour française en taffetas broché à rayures dit Mexicaine et composée d’un Manteau, jupe et pièce d’estomac. Manteau de robe à plis Watteau et manches à pagodes à deux volants. Très fin taffetas de soie broché à rayures ombrées et cannelées, chargé d’un semis de boutons de roses. Falbalas et bouillonnés plissés à la polonaise, ornés de crêtes de passementerie assortie et de Sourcils de Hannetons. Provenance Maison Godillot Paris. La taille de la jupe a été démontée comme cela est souvent le cas. Taffetas crissant et non altéré, ni taché, rare dans cet état et complète !. Superbe état de couleur et de consersation.
Dimensions: Mannequiné sur taille 36/38 France. Manteau hauteur devant 133 cm, hauteur derrière 154 cm, épaules 41 cm, manches 46 cm, poitrine 94 cm.
Extrait du catalogue 2020 Villa Rosemaine, texte signé Soline Anthore Baptiste La robe à la française est la tenue féminine la plus représentative de l'esthétique vestimentaire du XVIIIe siècle. Dérivée de la robe volante endossée à Paris en 1703 par Marie Carton Dancourt dans la comédie Andrienne de Baron, la robe à la française reste à la mode pendant plus d’un demi-siècle, jusque dans les années 1780. On taille la robe à la française dans de précieuses soieries façonnées : après les années 1760, les motifs asymétriques caractéristiques de la période rocaille laissent place à des motifs plus verticaux, souvent des rayures accompagnées de guirlandes de fleurs. La tenue est garnie de bandes souvent faites du même textile, que l'on plisse et fronce en falbalas, en volants ou en ruchés, traçant des lignes sinueuses sur les bords du manteau de robe et le bas de la jupe. Le tout est souvent rehaussé d'un léger galon de passementerie de nœuds et petites houppes de soie que l'on nomme sourcils de hanneton en raison de sa ressemblance avec les antennes de cet insecte. Le corsage est ajusté au moyen d’une pièce d’estomac, le point d’orgue de cette tenue par son ornementation : amovible et habituellement fixée à la demande par des petits points ou des épingles, elle est rarement présente avec les robes qui nous sont parvenues. Les manches dites « en pagode » s’arrêtent au coude et sont ornées de parements festonnés. A Versailles en cette fin du XVIIIe siècle, où l’habit de cour est jugé incommode, la robe à la française devient la tenue des cérémonies curiales. Par sa beauté dynamique, ses ondoiements de fleurs et de rubans, et le balancement du panier sous les jupes qui donne à la femme une « démarche voluptueuse et décente » (N. Rétif de la Bretonne, Monsieur Nicolas ou le Cœur humain dévoilé), la robe à la française représente le parfait symbole de l’esthétique des Lumières.