"Caspar Schneider (reçu Maitre Le 15 Mars 1786), Grand Bureau Plat Acajou Et Laque De Coromandel"
Grand bureau plat en acajou et laque de coromandel à décor d'oiseaux et de fleurs, toutes faces , ouvrant à trois tiroirs en façade, estampillé "CASPAR SCHNEIDER" et poinçons de jurande.De style Louis XVI, époque tout début XIXe.
SCHNEIDER (Caspar), originaire d’Allemagne, travaillait au faubourg Saint-Antoine vers le milieu du règne de Louis XVI. Il était vulgairement connu sous le seul prénom de Gaspard.
En 1785, on le trouve cité dans les comptes royaux pour le payement d’un secrétaire en bois de placage, dont il avait fait l’ébénisterie et Thomire les bronzes. Bientôt après, le 15 mars 1786, il obtint des lettres de maîtrise. Cet habile artisan continua de fournir des ouvrages à la Couronne et reçut aussi des commandes pour le service particulier de la Reine. Il habitait alors la Grande rue du Faubourg Saint-Antoine.
Ruiné par la Révolution, il dut fermer son atelier et se retira rue Beautreillis. En décembre 1799, il perdit sa femme, qui s’appelait Marie-Catherine Œben , mais ne paraît avoir eu aucun lien de famille avec le célèbre ébéniste de Louis XV. Il vivait encore en 1806, toujours chargé de dettes et notoirement insolvable.
Pour signer ses travaux, le maître employa une estampille où son prénom figure en toutes lettres, orthographié à l’allemande : CASPAR SCHNEIDER.
Sa marque fut découverte, entre autres, sur un précieux guéridon provenant du mobilier de Marie-Antoinette à Saint-Cloud et qui ornait le Petit Trianon. Cette table de forme ovale, très mince de corps, repose sur quatre pieds légèrement obliques, reliés par des entretoises qui supportent une cassolette. Le dessus est en marbre blanc serti dans une galerie à jour. Le reste du meuble, en bois d’acajou, porte des appliques de bronze doré, des motifs en bronze patiné à l’antique, des médaillons en biscuit de Sèvres et des peintures sous verre dans le goût de Degault. L’ensemble a de la légèreté, de la fraîcheur, de l’éclat, mais manque un peu de grâce et produit un effet plus bizarre que plaisant. On connaît d’autres oeuvres du même ébéniste, également exécutées avec beaucoup de soin.