"Cocher Romain - Emmanuel Fremiet 1824-1910 Frémiet - Conducteur de char"
Épreuve en bronze à patine noire.Composé de 8 pièces, le bronze, en excellent état, est complet
Aucun manque.
Signature E. FREMIET
Marque de fondeur : Barbedienne
Début XXème siècle
Emmanuel Frémiet aime l’inédit dans le choix de ses sujets. Il aime l’effort de la recherche. Il aime l’effort de l’observation. Il aime l’effort du travail. Il aime l’effort pour lui-même, d’où sort une audace, une innovation.
Cette œuvre est une modification d’une sculpture dont Emmanuel Frémiet venait d’achever la commande pour la société des courses de Buenos Aires: le Char romain doublant une borne. Dans cette pièce, le sculpteur a supprimé le char, et le cocher monte à cru l’un des deux chevaux.
Le mouvement contraire des chevaux, la position du cocher monté sur la moins cabrée des montures, donnent à cette sculpture fougue, force et vigueur.
Sculpteur de l’Histoire, ses sculptures équestres sont un condensé de ses deux passions: l’Histoire et les animaux. Même si les chevaux ne sont pas ses animaux préférés, il est, en ce 19èmesiècle, celui qui en sera le plus virtuose sculpteur. Il possède une connaissance parfaite et approfondie de la science du cheval. Si le peintre peut se contenter d’un certain à-peu près dans ses représentations, le sculpteur, lui, ne peut tricher, car il construit une bête entière, sous toutes ses faces, dans toutes ses proportions.
Infatigable observateur de ces animaux très nombreux dans les rues de Paris, la Compagnie des Omnibus lui fournissait une matière première de choix! Ses quelques 14000 chevaux offraient à notre artiste tout le loisir de repérer celui qui convenait à son œuvre du moment. Il faisait alors venir l’animal dans le petit atelier de sa maison de Bougival. Il lui y préparait une litière. Soir et matin, il le promenait à la longe. Son épouse, Marie-Adélaïde Ricourt, qui n’avait aucunement peur des chevaux et savait naturellement s’imposer à eux avec douceur, gérait sans crainte les plus récalcitrants, allant parfois jusqu’à leur tenir la jambe de devant pour obtenir le mouvement désiré par le sculpteur, le temps de son travail. Pour les jambes arrière, l’opération pouvant se révéler plus dangereuse, il était alors fait appel au maréchal-ferrant. De ces solides chevaux d’omnibus, il en faisait de splendides montures de guerre, à la démarche cadencée, au pas relevé, aux mouvements forts et ordonnés.
Des chevaux d’armes, à la docilité réfléchie, non pas vaincus par la supériorité de l’homme, mais associés à sa supériorité, braves et loyaux, exercés aux dangers des batailles. Ils sont, comme le disait Buffon, la noble conquête de l’homme, «ce fier et courageux animal qui partageles fatigues de la guerre et la gloire des combats». Ils sont eux-mêmes un morceau de l’épopée écrite par les guerriers…
Pour aller plus loin :https://www.lestresorsdegamaliel.com/sculptures/205-cocher-romain-emmanuel-fremiet.html
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