Cet aryballe piriforme incarne l'élégance fonctionnelle de la céramique étrusco-corinthienne de la période orientalisante. Sa silhouette fuselée est caractéristique des productions du VIIe siècle av. J.-C., s'inspirant directement des prototypes corinthiens importés en Étrurie. L'objet se présente dans une nudité archéologique émouvante : le décor peint originel s'est estompé pour laisser place à la texture brute de la terre cuite orangée. Cette érosion de surface, loin d'être une lacune, confère à la pièce une authenticité indiscutable, exposant une patine hétérogène faite de concrétions calcaires et de voiles sédimentaires. C'est un artefact qui offre la réalité matérielle d'un objet utilitaire vieux de vingt-six siècles, sans artifice de restauration.
Caractéristiques
Objet : Aryballe piriforme (flacon à huile parfumée).
Culture : Étrusco-corinthienne (production étrusque d'inspiration grecque).
Période : VIIe – VIe siècle av. J.-C.
Matériau : Céramique (terre cuite), pâte orange à inclusions fines.
Dimensions : Hauteur : 103 mm | Diamètre : 61 mm.
État : Bon état structurel ; surface érodée présentant une patine de fouille et des concrétions calcaires.
Provenance : Ancienne collection privée belge ; acquis auprès d'un antiquaire espagnol (2022) ; ex-collection privée belge, Bruxelles.
Documentation : Vendue avec certificat d’authenticité.
Contexte historique L'aryballe est le vase emblématique de l'athlète et de l'aristocrate dans l'Antiquité. Destiné à contenir les huiles parfumées utilisées pour l'hygiène corporelle au gymnase ou aux thermes, il se portait souvent suspendu au poignet. Les ateliers étrusques, influencés par la céramique de Corinthe qui dominait alors le commerce méditerranéen, ont abondamment reproduit ces formes. La typologie « piriforme » (en forme de poire) précède chronologiquement les modèles globulaires, situant cet objet dans une phase ancienne et raffinée de l'assimilation culturelle entre la Grèce et l'Étrurie.
Analyse formelle et matérielle
Architecture : La pièce se distingue par un corps élancé s'affinant vers une base étroite. Le col est court et tubulaire, conçu pour réguler le débit du liquide. L'embouchure se termine par une large lèvre plate en disque, dont la fonction ergonomique était de permettre l'application directe de l'huile sur la peau. Une anse rubanée verticale relie solidement l'épaule à la lèvre.
Matière et Patine : L'analyse de l'épiderme révèle une terre cuite à grain fin, d'une teinte chaude orange-brun. La surface porte les stigmates de l'enfouissement : un réseau dense de micro-concrétions calcaires blanchâtres et de dépôts terreux minéralisés.
Décor : Bien que le décor peint ait disparu, on devine par endroits des « fantômes » de lignes horizontales. Cette absence de repeint moderne garantit l'intégrité archéologique de l'objet.
Valeur culturelle Cet aryballe est un témoin humble mais puissant de la vie quotidienne antique, évoquant les pratiques de la palestre et le soin du corps. Sa valeur pour le collectionneur réside dans sa forme archaïque pure et dans son état de surface « brut de fouille », qui constitue une garantie visuelle immédiate de son authenticité.
Rapport d’expertise L'examen technique confirme l'attribution :
Typologie : La forme piriforme à lèvre plate est conforme aux productions étrusco-corinthiennes du VIIe s. av. J.-C.
État de surface : La présence de concrétions dures et l'érosion naturelle de la terre cuite attestent d'un long séjour en terre et de l'absence de nettoyages chimiques agressifs.
Traçabilité : L'historique de collection (Belgique/Espagne) assure la provenance.





























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