Sur les quatre faces et sur le couvercle, les bouquets floraux sont encadrés par une suite de filets raccordés à la grecque — autre motif structurant du vocabulaire néo-classique. Les fleurs sont gravées au burin dans la marqueterie pour obtenir le modelé. Le couvercle est légèrement bombé — héritage des anciens coffres du XVIIᵉ et tout début XVIIIᵉ.
La base du coffret est terminée par une moulure en doucine en noyer formant socle, ce qui “assied” l’objet dans le registre de l’objet-meuble, plus raffiné que le simple coffret fonctionnel. Les angles ne sont pas vifs : ils sont moulurés en quart-de-rond plaqué de prunier, et l’ébéniste a pris le soin très savant de rythmer cette moulure par l’alternance cœur / aubier du prunier — détail de main, détail de métier — qui est typiquement une culture d’atelier rhénane.
À l’intérieur : peinture jaune ancienne, avec petite boîte interne à couvercle — élément qui s’inscrit dans la tradition des casiers internes, que l’on retrouve, à une tout autre échelle, dans les grands coffres régionaux dits “à boîte à sel”.
Nous ne sommes pas ici dans la rhétorique du mariage, mais dans ce que la culture des Lumières appelle un coffret de table : coffret posé, non voyageur, rangé sur un secrétaire, une console, un bureau — objet de notable urbain, d’amateur, de société savante.
La serrure actuelle n’est pas d’époque : elle est postérieure XIXᵉ.
État : bel état de présentation ; coffret parfaitement restauré : seulement quelques reprises de placage, minimes, invisibles à distance de lecture.
Dimensions:
Hauteur: 19,5 cm
Largeur: 40 cm
Profondeur: 24,5 cm
Une pièce parfaitement située dans ce moment très étroit où le néo-classique civique pénètre les productions urbaines du Rhin supérieur — avant la codification Directoire — et qui en incarne la version la plus érudite et la plus pure.





































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