Geoffroy Chocarne (1797–1870) - Saint-Sébastien

GeoffroyAlphonse Chocarne (1797–1870)

Saint-Sébastien

Signé et daté en bas à gauche : A.Chocarne, 1857
Huile sur panneau

Représentatif de la peinture religieuse française des années 1830, ce puissant Saint-Sébastien illustre le talent de Geoffroy Alphonse Chocarne, artiste formé dans la tradition néoclassique et sensible aux évolutions préromantiques de son temps. Le martyr est représenté attaché à un tronc d’arbre, le corps modelé par une lumière douce qui révèle la précision du dessin et la finesse du modelé et une certaine féminité dans les formes corporelles.

L’atmosphère dramatique du ciel, traité dans des nuances pourpres et violacées, confère à la composition une tension émotionnelle rare chez les peintres académiques du début du XIXᵉsiècle. Le visage du saint, tourné vers le ciel dans une expression de recueillement, témoigne de l’esthétique spirituelle propre à cette période de transition entre héritage classique et sentiment romantique naissant.

Œuvre datée de 1857, elle appartient au corpus encore restreint des travaux connus de Chocarne. Sa facture soignée, la qualité de sa lumière et la sensibilité du sujet en font un exemple remarquablede la peinture religieuse française post-néoclassique.

Né en 1797, Geoffroy Alphonse Chocarne appartient à cettegénération de peintres formés dans le sillage direct dunéoclassicisme français, tout en intégrantprogressivement la sensibilité plus expressive et colorée quimarque les premières décennies du XIXᵉ siècle.

Formé dans l’environnement académique parisien, Chocarne se spécialise dans la peinture d’histoire, le genre alors le plus valorisé, et dont il adopte les exigences : rigueur du dessin, idéalisation des corps et goût pour les sujets religieux ou héroïques.

Son œuvre témoigne néanmoins d’une attention croissante aux effets atmosphériques et à l’expression intérieure, signes de la transition vers une esthétique aux accents préromantiques.

Il expose à plusieurs reprises au Salon, où ses compositions religieuses et historiques sont remarquées pour la finesse du modelé et la qualité de la lumière. Peintre appliqué, soigneux et fidèle aux codes académiques, il s’inscrit dans la continuité des artistes qui, après David et Regnault, cherchent à concilier l’exactitude classique avec un sentiment plus intime du drame et du sacré.

Professeur de dessin, il eut comme élèves Berthe Morisot et sa sœur Edma.

La carrière de Chocarne, encore peu documentée, s’interrompt en 1870, à l’âge de 72 ans. Son œuvre, rare, témoigne d’un artiste solidement formé, représentatif de cette période de transition où la peinture française se réoriente progressivement vers une expression plus sensible et poétique.

Bon état général, quelques petites usures à (coté de la signature et sur le bord haut) 
Cadre en bois doré