Ce trumeau d’époque Empire, conservant sa dorure et son miroir d’origine, constitue un remarquable témoignage du vocabulaire ornemental néoclassique qui domine les premières décennies du XIXᵉ siècle sous le règne de Napoléon Ier. Par son équilibre architectural, la rigueur de ses lignes et la finesse de ses décors sculptés, il illustre pleinement l’esthétique impériale, héritière directe de l’Antiquité et des arts décoratifs du Consulat.
La partie supérieure, traitée comme un large entablement, est ornée d’une frise en bas-relief où alternent rinceaux, rosaces et palmettes, motifs emblématiques du style Empire. Les écoinçons latéraux sont enrichis de feuilles d’acanthe aux nervures profondément creusées, témoignant d’un travail de ciselure et de dorure d’une grande finesse. Une mouluration de postes d’amandes (ovoli), caractéristique des modèles officiels de l’époque, souligne avec élégance la séparation entre l’entablement et le miroir.
Au centre du bandeau prend place une tête féminine idéalisée, traitée dans un esprit résolument antique : chevelure abondante retenue par un bandeau floral, traits calmes et équilibrés, regard droit. Cette figure, souvent assimilée à une muse ou à une allégorie classique, incarne le retour aux modèles gréco-romains encouragé par les artistes du début du XIXᵉ siècle et largement diffusé par les manufactures impériales.
Le cadre du miroir, de proportions élancées, est rythmé par deux montants ornés de chutes végétales stylisées, composées de tiges, fleurs et palmettes dans une symétrie parfaitement maîtrisée. Le soubassement reprend, en écho, une frise décorative de fleurs et feuillages stylisés, assurant une cohérence visuelle et une harmonie d’ensemble très caractéristiques du style Empire.
La dorure d’origine, patinée par le temps, conserve toute sa profondeur et sa chaleur, révélant les nuances subtiles du travail à la feuille. Elle confère au trumeau une présence aristocratique et une authenticité rare. Le miroir ancien, à la légère altération du tain et aux reflets légèrement assombris, participe pleinement au charme historique de la pièce ; il s’agit vraisemblablement d’un verre au mercure, typique de l’époque.
Par ses ornements canoniques, la justesse de ses proportions et l’intégrité exceptionnelle de ses éléments d’origine, ce trumeau se distingue comme une œuvre représentative des arts décoratifs de l’Empire, où se conjuguent monumentalité, références à l’Antiquité et perfection technique.
Quelques usures, craquelures et manques.






























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