Mariage mystique de Sainte Catherine
Huile sur toile, cm 77 x 136
Avec cadre, cm 100 x 163
Notre peinture se présente comme une réplique du XIXe siècle d’un célèbre portrait du peintre de la culture visuelle crémonaise Boccaccio Boccaccino, le Mariage mystique de Sainte Catherine actuellement conservé dans les collections des Galeries de l’Académie de Venise. La peinture des Galeries de l’Académie réalisée par Boccaccio Boccaccino vers 1506 pendant son second séjour vénitien, est signée par l’artiste sur le cartouche en bas à droite. La peinture représente le thème traditionnel du mariage mystique de Sainte Catherine avec l’Enfant Jésus, c’est-à-dire la vision en rêve dans laquelle la sainte épouse mystiquement le Christ. Les saints Lucie, Pierre et Jean-Baptiste assistent également à la scène. Stylistiquement, l’œuvre révèle une dette claire envers le lyrisme pastoral de la peinture giorgionesca, grand point de référence en ce qui concerne la saison vénitienne de l’activité du Boccaccino. Le paysage d’automne, bien qu’il rappelle celui de la Sacra Conversazione de Vittore Carpaccio, se fond harmonieusement avec les figures grâce à une astuce tonale qui rappelle I Tre Filosofi de Giorgione. L’arrière-plan est riche en détails narratifs : à gauche on aperçoit l’annonce des anges aux bergers et le départ pour l’Égypte, tandis qu’à droite apparaissent la fuite en Égypte et la chevauchée des Rois Mages. Boccaccino puise à de multiples inspirations : les visages féminins rappellent les physionomies de Raphaël et Bramantino, l’Enfant Jésus et Saint Pierre montrent des influences belliniennes, et le Baptiste rappelle celui de Cima da Conegliano. La composition horizontale, presque paratattique, utilise le schéma pyramidal d’invention leonardesque pour focaliser l’attention sur la Vierge avec le Christ enfant, qui semblent s’isoler des saints voisins. Enfin, le cadre en plein air, l’agencement aéré et la définition soignée des précieux tissus interrompus par des draperies rigides rappellent la Fête du Rosaire de Dürer, une œuvre réalisée pour le maître-autel de l’église Saint-Barthélemy précisément à l’été 1506. Ce chef-d’œuvre de Boccaccino témoigne non seulement de son habileté, mais aussi de sa capacité à intégrer différentes influences artistiques dans une synthèse unique. Boccaccio Boccaccino était un important peintre italien de la Renaissance, actif entre la fin du XVe et le premier quart du XVIe siècle. Sa carrière artistique s’est déroulée principalement entre les duchés de Milan et de Ferrare et la ville de Venise, où il a été l’un des plus importants interprètes de la mode giorgionesca. Né à Ferrare, ses premières expériences artistiques sont peu documentées, mais déjà dans la dernière décennie du XVe siècle Boccaccino jouissait d’une renommée consolidée, travaillant dans différentes villes du nord de l’Italie, y compris Gênes (où en 1493 il réalisa une majesté aujourd’hui perdue). En 1497 il est attesté à Crémone, ville qui deviendra le centre de son activité. Plus tard, il a également été à Milan, où il semble avoir été élu peintre de la cour. Avec le début du XVIe siècle, sa production montre des suggestions émiliennes, des tons classiques dérivés de Lorenzo Costa et Francesco Francia, et des influences milanaises de Bernardo Zenale, Giovan Antonio Boltraffio et Bramantino. Cependant, Boccaccino se montre particulièrement sensible aux nouveautés vénitiennes, en absorbant la "grande manière" de Giovanni Bellini et de Giorgione, comme on peut le voir dans l’Adoration des Mages (aujourd’hui à Capodimonte) et dans plusieurs Madones avec l’Enfant. Un séjour à Venise en 1506 fut crucial pour sa maturation artistique, où il assimila davantage le lyrisme pastoral et la fusion tonale typiques de Giorgione. Par la suite, après une période à Rome vers 1514, Boccaccino fut parmi les premiers à faire connaître un "rafféllisme" précoce et la sensibilité du portrait de Sebastiano del Piombo, en rapportant ces influences dans la peinture padane.
Luigi Lanzi l’a appelé "le meilleur moderne parmi les anciens, et le meilleur ancien parmi les modernes", soulignant sa capacité à innover tout en maintenant un lien avec la tradition. Boccaccino a ouvert un atelier à Crémone, où ils ont formé des artistes comme Benvenuto Tisi, dit le Garofalo, et son fils Camillo Boccaccino. Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer la Zingarella (Florence, Galerie des Offices), l’Adorazione dei pastori (Naples, Musée national de Capodimonte), l’Andata al Calvario (Londres, National Gallery) et la Madonna con Bambino e uccellino (Milan, Pinacoteca di Brera).













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