Huile sur toile, signée en bas à gauche.
60 x 73 cm
Maurice Ehlinger, la rigueur classique au XXᵉ siècle
Maurice Ehlinger naît à Champagney (Haute-Saône) en 1896. Très tôt attiré par le dessin, il bénéficie d’une bourse de la ville de Saint-Dié-des-Vosges et entre en 1911 à l’École des Beaux-Arts de Nancy, où il est l’élève de Jules Larcher. Sa formation se poursuit à Paris auprès de maîtres comme François Flameng, Lucien Simon et Jules Adler, qui marquent durablement sa ligne et son sens du modelé. Mobilisé en 1916, il reprend ensuite le chemin de l’atelier.
À partir de 1922, Ehlinger expose fidèlement au Salon des Artistes Français. Il y obtient la médaille d’argent en 1928, puis la médaille d’or en 1941 (hors concours), et siège plus tard au comité du jury—signe d’une reconnaissance institutionnelle affirmée dans le paysage officiel de l’art français de l’entre-deux-guerres et de l’immédiat après-guerre.
Portraitiste et peintre de nus recherché, il affirme un classicisme moderne : précision du dessin, harmonies sourdes, attention au caractère. Ses sujets privilégiés — femmes, enfants, personnalités contemporaines — installent sa réputation auprès d’une clientèle de commande tout en nourrissant une œuvre personnelle régulière.
En 1932, une de ses œuvres est présentée dans la compétition artistique des Jeux olympiques de Los Angeles, dans la catégorie peinture — épisode aujourd’hui bien documenté par les bases olympiques.
La Seconde Guerre mondiale marque un tournant. En novembre 1944, l’incendie de Saint-Dié-des-Vosges entraîne la disparition d’une grande partie de ses œuvres de jeunesse, ainsi que d’un important portrait de son épouse acquis par la ville. Ehlinger peint alors, « sur le motif », une série de paysages des ruines déodatiennes, aujourd’hui conservés au musée Pierre-Noël — témoignage sensible de la destruction et de la reconstruction.
Après guerre, il poursuit son activité de portraitiste et de peintre de nus, restant fidèle à une esthétique de mesure et d’équilibre. Il est également secrétaire de la Fondation Taylor, institution majeure de la vie artistique parisienne. Des œuvres d’Ehlinger sont conservées dans plusieurs musées, notamment au musée Pierre-Noël (Saint-Dié-des-Vosges) et au musée Baron-Martin (Gray).
Maurice Ehlinger s’éteint à Belfort le 26 août 1981. Son parcours — de l’apprentissage nancéien à la reconnaissance des Salons, de la tragédie déodatienne aux collections publiques — incarne la persistance d’une tradition française du dessin et du métier, réaffirmée au cœur du XXᵉ siècle.


































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