Panneau décoratif en céramique, par Gilbert Valentin, Vallauris, France, vers 1960

Grand panneau décoratif en carreaux de céramique émaillée : décor onirique aux couleurs sobres de gris éclairées de rouge, jaune, orange, mêlant pièces de jeu d’échec, visages délicats en forme de cœur et longue rose écarlate.
Les carreaux sont collés sur un support en bois.

L’œuvre est signée Gilbert Valentin, Galerie des Archanges, Vallauris.

Biographie

Gilbert VALENTIN (16 septembre 1928 – 31 décembre 2000)

Peintre, sculpteur, céramiste

Gilbert Valentin naît le 16 septembre 1928 à Nancy. Son père, André Valentin, ferronnier d’art, est chargé de l’entretien des grilles Jean Lamour de la place Stanislas et fait partie de l’école de Nancy. Gilbert Valentin connait très jeune les créateurs de cette époque artistiquement particulièrement riche : architectes, peintres, sculpteurs, verriers et céramistes. C’est donc tout naturellement qu’il apprend les techniques du fer et du bois.

C’est en 1946 à Dieulefit que Gilbert Valentin découvre la céramique et s’initie aux techniques les plus primitives de cet art. Cette première expérience est suivie par un apprentissage professionnel à l’École nationale de Vierzon dans la section céramique puis par un travail à la faïencerie de Lunéville-Saint-Clément comme ingénieur céramique.

Maîtrisant parfaitement les techniques de la céramique, en particulier des émaux, Gilbert Valentin décide en 1950 de s’installer à Vallauris, grand centre de céramique, pour sa lumière. Aidé de sa femme Lilette, avec qui il a cinq enfants, il fonde Les Archanges, où il reçoit de nombreux amis artistes, peintres, sculpteurs, musiciens, écrivains, parmi lesquels Pablo Picasso, Jacques Prévert, Georges Braque ou encore Jean Cocteau qui se nomme, en 1960, président du Club des Archanges. La signature de Gilbert Valentin fera du reste souvent référence au nom de l’atelier des Archanges.

Gilbert Valentin élargit très vite ses activités à d’autres disciplines : céramiques, poterie, peinture, sculpture, art du métal, tissage et lithographie. Pour mieux comprendre l’œuvre céramique de Gilbert Valentin, il faut se rappeler l’évolution générale de la céramique vallaurienne. Vallauris, longtemps essentiellement centre de céramique culinaire, en perte de vitesse, se tourne vers une production artistique en pleine expansion animée par de nombreux jeunes artistes comme André Baud, Suzanne Ramié, Jean Derval, Roger Capron, Picasso…

Comme tous ces céramistes, Gilbert Valentin participe activement au renouvellement des formes et des décors. Utilisant à cette époque une argile rouge, parfois chamottée achetée à l’Union, la principale fabrique de terre de Vallauris, et les émaux de l’usine de l’Hospied de Golfe Juan, l’artiste s’intéresse à différentes techniques : pièces tournées, modelées ou coulées pour réaliser de nouvelles formes avec une prédilection pour les pièces robustes (pichets sans anse, formes zoomorphes pour d’autres pièces), aux décors abstraits sur fond granité noir ou gris où sont projetées des taches de couleurs pures (rouge, jaune, orange, bleu turquoise, blanc). En parallèle, Gilbert Valentin réalise de grands panneaux de céramique très sobres et de grands plats gravés ou décorés qui connaissent un succès certain.

En 1961, Gilbert Valentin produit une série de cadrans solaires pour le village de Coaraze d’après les projets de Jean Cocteau et Henri Goetz. En 1962 est mis au point un brevet de technique des Empreints sur argile en vue d’une réalisation avec Jean Cocteau. Le décès de celui-ci en 1963 va malheureusement mettre fin au projet et à une grande amitié entre les deux artistes.

À partir de 1963, et surtout dans les années 1970, l’artiste s’intéresse aux éléments du monde mécanique auxquels il donne, en les assemblant, une vie nouvelle aboutissant à la suite des « Mécaportraits », « Mécasphères » et « Mécasculptures ». Valentin s’associe également à des travaux de décoration et d’architecture. L’artiste s’oriente par la suite vers des céramiques faisant de plus en plus appel à un travail de peintre, représentant fleurs, fruits, oiseaux et visages délicats souvent imprégnés de concepts symboliques.

Gilbert Valentin décède le 31 décembre 2000 à Saint Laurent du Var.