Huile sur carton entoilé
Signé en bas à droite
Porte les numéros « 1926 » et « 21 » au dos
38 x 45,5 cmProvenancePaul Guillaume, avant 1934 ; Domenica Walter-Guillaume (1898-1977), née Juliette Lacaze, veuve de l’artiste ; Jean Bouret (1914-1979), critique d’art, veuf de Juliette Lacaze ; Alain Bouret, fils de Jean Bouret ; sa vente à Paris, Hôtel Drouot, Thierry de Maigret, le 28 octobre 2021, lot 117.
Figure incontournable du marché de l’art parisien du début du XXe siècle, Paul Guillaume est introduit auprès de l’élite artistique dès 1911 par son ami et mentor Guillaume Apollinaire. Très impliqué dans la reconnaissance des peintres d’avant-garde, il devient rapidement un collectionneur et marchand d’art reconnu. Son intérêt pour l’art africain s’épanouit dans le même temps et fait écho aux explorations esthétiques des artistes qu’il défend parmi lesquels Amadeo Modigliani, André Derain, Henri Matisse ou encore Pablo Picasso.Dans une lettre du 13 mars 1916 adressée à Tristan Tzara, il se présente ainsi : “Je m’occupe aussi beaucoup de peinture : j’en fais et je défends et soutiens quelques amis”[1]. L'œuvre de Paul Guillaume reste assez méconnu. Sa pratique artistique autodidacte demeure en marge de son activité principale et révèle une autre facette de sa personnalité. Elle rompt avec l’audace et le caractère excentrique des toiles de ses proches telles que perçues par le public au début du XXe siècle. En effet, l’artiste, qui se définit comme un peintre du dimanche[2], réalise de petits tableaux intimistes loin de toute dimension avant-gardiste. Ses natures mortes, d’un réalisme simple et émouvant, témoignent de moments de vie suspendus.Alors en pleine gloire, Paul Guillaume meurt prématurément à l’âge de 43 ans. Il demeure célèbre pour avoir créé un dialogue inédit et visionnaire entre peintures modernes et arts dits “primitifs”. Une partie de sa collection personnelle fait aujourd’hui la renommée du musée de l’Orangerie, acquise auprès de sa veuve, Domenica Walter-Guillaume, née Juliette Lacaze.L'œuvre que nous présentons a vraisemblablement été exposée à Londres en 1934 lors d’une exposition monographique à la Mayor Gallery sous le numéro 15 : “le verre et la bouteille”[3]. L’exposition, organisée quelques mois avant le décès de l’artiste par un groupe de jeunes poètes anglais, regroupe 29 “tableaux de vacances”[4]. Quelques uns de ses tableaux avaient été exposés à la Galerie Danthon à Paris en novembre 1928 aux côtés de grands noms de la peinture contemporaine[5].Une nature morte à l’assiette de fruits de mêmes dimensions, datée 1922 et référencée sous le numéro 2 du même catalogue d’exposition de 1934 a été acquise par le musée de l’Orangerie en 2018.[1]Lettre de Paul Guillaume à Tristan Tzara, le 13 mars 1916, Paris Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, fonds Tristan Tzara, (TZR.0 1846[2]Seventh Day Artist, (London) Evening Standard, 6 juin 1934.[3]Paintings by Paul Guillaume, cat. expo. Londres, The Mayor Gallery, 5-30 juin 1934.[4]Anonyme, Comœdia, 23 mai 1934, n°7774, p.2.[5]Exposition d’œuvres de maîtres de la peinture contemporaine, Paris, Galerie Danthon, nov. 1928.




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