Pierre Bracquemond (1870–1926) Intérieur d’un Collectionneur ParisienHuile sur toile vers 1906
Pierre Bracquemond nous propose, avec ce beau tableau, une vue intéressante d’un intérieur certainement parisien d'un collectionneur d'arts Asiatiques au début du XXeme siècle.
Technique et dimensions :
Huile sur toile signée et datée en bas à droite par Pierre Bracquemond (1906).
Sans cadre : hauteur 107 cm – longueur 81 cm.
État de conservation :
En très bon état général, conservée sur sa toile d’origine. Proposé sans cadre.
Biographie :
Pierre Bracquemond (Paris, 1870–1926) : un héritier artistique entre tradition et modernité
Pierre Bracquemond naît à Paris le 22 juin 1870, au sein d’une famille d’artistes marquante de la scène française du XIXe siècle. Fils unique de Félix Bracquemond, graveur renommé et figure influente de l’avant-garde, et de Marie Bracquemond, peintre impressionniste reconnue, il grandit dans un environnement où l’art occupe une place centrale.
Dès son plus jeune âge, il est initié à la peinture par sa mère, dont il devient l’élève avant de développer son propre style. Son enfance est bercée par les visites de personnalités majeures du monde artistique, telles que Degas, Manet, Rodin ou encore Gauguin, qui fréquentent le foyer familial à Sèvres. Ces rencontres précoces avec les grands noms de l’époque façonnent sa sensibilité et son approche de la création.
Contrairement à ses parents, dont les carrières sont bien documentées, Pierre Bracquemond reste une figure plus discrète de l’histoire de l’art. Il se consacre principalement à la peinture et au dessin, explorant des thèmes variés : natures mortes, paysages et portraits intimes. Son œuvre témoigne d’un héritage artistique riche et d’une recherche personnelle. Parmi ses réalisations, on retient notamment des compositions florales, comme Glycines (1912), qui révèlent une maîtrise technique et une attention particulière à la lumière et aux détails.
Pierre Bracquemond s’inscrit dans la continuité de l’enseignement maternel, tout en s’émancipant progressivement pour affirmer sa propre identité artistique. Il expose occasionnellement et participe à la vie culturelle parisienne, mais son travail est souvent éclipsé par la renommée de ses parents, en particulier celle de son père, dont l’ombre a parfois limité la reconnaissance de sa mère, Marie. Malgré cela, il parvient à se faire une place dans le milieu artistique de son temps, notamment grâce à des œuvres conservées aujourd’hui dans des musées comme le musée Fabre à Montpellier ou le Petit Palais à Paris.
Sa vie s’éteint à Paris le 29 janvier 1926, laissant derrière lui un corpus d’œuvres qui offre un éclairage précieux sur l’évolution des courants artistiques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Pierre Bracquemond incarne ainsi le lien entre deux générations d’artistes : celle des impressionnistes, à laquelle appartiennent ses parents, et les nouvelles tendances qui émergent au tournant du siècle. Son parcours rappelle aussi les tensions et les dynamiques familiales qui ont pu influencer la création artistique de l’époque, notamment à travers les témoignages qu’il a laissés sur la relation complexe entre ses parents, marquée par les rivalités et les ambitions croisées.
Son œuvre dans les musées :
Musée d’Orsay (Paris) : Glycines (1912).
Musée Fabre (Montpellier) : Pierre peignant un bouquet (tableau de Marie Bracquemond représentant Pierre enfant, souvent associé à son œuvre dans les collections).
Petit Palais (Paris) : Portrait de Pierre Bracquemond (par Marie Bracquemond, conservé dans les collections parisiennes).
Musée des Beaux-Arts de Rouen : Pierre Bracquemond as a Child (1878, tableau de Marie Bracquemond représentant Pierre, parfois cité dans les collections).