Aimé Van Belleghem
Veurne 1922 – 1996 Bruges
Peintre belge
“ Vieux pêcheur ”
Dans ce portrait évocateur, Aimé Van Belleghem saisit la dignité farouche d’un vieux pêcheur. Le modèle, vêtu d’un lourd manteau sombre et coiffé d’un suroît rouge éclatant, est représenté avec un réalisme et une empathie remarquables. Son visage buriné, marqué de profondes rides et orné d’une moustache blanche, témoigne d’une vie passée en mer, façonnée par le vent et les marées. Une pipe tenue délicatement entre ses lèvres renforce l’image intemporelle de l’homme de mer, tandis qu’une mouette solitaire en arrière-plan évoque l’horizon ouvert.
Le pinceau de Van Belleghem équilibre avec maîtrise le détail et l’atmosphère : la douceur de la barbe et de la peau contraste avec les plans puissants du suroît du pêcheur, tandis que le ciel gris fumé ajoute à la fois drame et profondeur. Avec cette œuvre, Van Belleghem démontre non seulement sa virtuosité technique, mais aussi sa capacité à insuffler à son sujet caractère et humanité, élevant le modeste pêcheur au rang de symbole universel d’endurance et de résilience.
Signature : signé en bas à droite « Aimé Van Belleghem »
Technique : huile sur toile
Dimensions : taille de l’image 60 x 51 cm, taille avec cadre 72 x 62 cm
Biographie : Aimé Van Belleghem naît le 9 juillet 1922 à Veurne, dans une famille artistique, fils du peintre paysagiste Jos Van Belleghem. Dès son plus jeune âge, baigné dans l’atmosphère de l’atelier, il développe une affinité naturelle avec l’art. Autodidacte, son talent et sa détermination lui valent rapidement d’être reconnu comme peintre en Belgique.
Dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, Van Belleghem s’installe à Bruges, où il restera jusqu’à la fin de sa vie. Il exerce brièvement le métier de photographe portraitiste, mais c’est devant le chevalet de peintre qu’il trouve sa véritable vocation. Il est considéré comme faisant partie de l’École de Bruges, cercle d’artistes inspirés par l’histoire, l’architecture et l’atmosphère de la ville.
L’œuvre de Van Belleghem est riche et variée. Il réalise des portraits, des vues de Bruges (stadsgezichten), des compositions surréalistes, des natures mortes et des nus. Ses portraits en particulier lui valent une large reconnaissance : parmi ses modèles figurent le roi Baudouin et la reine Fabiola, l’évêque Emiel Jozef De Smedt, le bourgmestre Frank Van Acker, ainsi que Willy Van Poucke, hoofdman de l’ancienne guilde de Saint-Sébastien. Ces œuvres témoignent non seulement de sa maîtrise du portrait mais aussi de sa capacité à conférer dignité et caractère à ses sujets.
Parallèlement à ces commandes officielles, Van Belleghem cultive une veine plus imaginative dans ses peintures surréalistes. Ces compositions, souvent peuplées d’éléments mythologiques, de figures énigmatiques et d’ambiances oniriques, révèlent un artiste profondément engagé dans les mystères de l’existence humaine et la puissance de l’imaginaire. Il utilise fréquemment la technique du glacis, superposant des couches transparentes pour obtenir une profondeur et une luminosité raffinées.
Son travail ne se limite pas à l’admiration locale mais reçoit également une reconnaissance officielle : en 1966, l’État belge acquiert une de ses œuvres, signe d’estime pour sa contribution à l’art national.
Aimé Van Belleghem s’éteint à Bruges en 1996, laissant un héritage qui fait le lien entre tradition et modernité. Sa place dans le canon de l’art belge est confirmée dans des ouvrages de référence tels que De Brugse School (1990) de Guillaume Michiels et le Lexicon van Westvlaamse beeldende kunstenaars (1995) de Fernand Bonneure.
Aujourd’hui, Van Belleghem est reconnu comme un artiste polyvalent et indépendant. À la fois portraitiste de rois et d’évêques, et rêveur qui donna forme à des mondes surréalistes. Ses peintures demeurent un témoignage de sa maîtrise technique et de son esprit imaginatif, continuant à enrichir le patrimoine culturel de Bruges et de la Belgique.





































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