Onnik der Azarian dessin Orientaliste Istanbul Mosquée Bosphore Lune La nuit Arménien

Onnik Der Azarian (1883–1935)
fusain , pastel et rehaut de craie vue ovale sous passe-partout
Dimensions totales (avec cadre/passe-partout) : 48 × 40 cm la vue 34 cm x22 cm.
Signé en bas à droite, envoi au dos dans un cartouche description de l'auteur et datation.

Sous un ciel de lune voilée, la surface sombre du Bosphore miroite en petites vagues argentées. Les rives s’esquissent en contre-jour ; des barques glissent, des jetées scintillent  et, à l’horizon, la silhouette des minarets découpe l’ombre d’Istanbul. À gauche, le bouquet d’arbres ancre la berge ; au premier plan, quelques pieux de bois rythment la profondeur.

Yeni Camii /  (Eminönü) — au ras de l’eau, vers la droite de l’ovale : on distingue deux minarets très rapprochés, signature visuelle de cette mosquée posée sur le quai d’Eminönü, à l’entrée de la Corne d’Or. C’est un sujet qu’Onnik Der Azarian traite souvent. Süleymaniye Camii — en retrait sur la colline, derrière la ligne de rive d’Eminönü : la masse sombre de la colline et des minarets plus fins (peu marqués dans le nocturne) renvoient à la mosquée impériale qui domine la Corne d’Or depuis la Troisième colline.

La scène cadre l’embouchure de la Corne d’Or et le bord du Bosphore depuis le secteur Galata/Karaköy en direction d’Eminönü  on a typiquement, au premier plan, des pieux et barques, puis la Yeni Camii au bord de l’eau, et Süleymaniye qui se découpe plus haut à l’arrière-plan — un alignement classique visible depuis le pont de Galata ou ses abords.

Œuvre réalisée début XXᵉ siècle, dans la veine des nocturnes orientalisants chers aux peintres d’Istanbul.

Onnik Der Azarian, peintre, lithographe et éditeur de cartes postales arménien de Constantinople/Istanbul, est recherché pour ses vues du Bosphore — crépuscules, scènes portuaires et panoramas — qu’il traite volontiers au fusain , à la pierre noire ou à la gouache et en tonalités nacrées. Son travail, diffusé aussi par l’édition d’images, a fixé une iconographie moderne de la ville, entre souvenir et observation. Il change sa signature après le génocide Arménien pour Azaroff après 1918.

À rapprocher des nocturnes d’Ivan Aïvazovski (autre artiste d’origine arménienne, maître des mers au clair de lune), des vues stambouliotes de Fausto Zonaro
Feuille saine, sous verre et passe-partout ovale. Tout petit décollage du papier au centre sinon parfait état, dans son cadre d'origine sous verre.  Une auréole ancienne en bas à droite du passe-partout.