Etude de femme au chapeau, circa 1907
Lavis d'encre sur papier, cachet d'atelier en bas à gauche
31 x 23,5 cm
Provenance :
Collection privée, France.
Bibliographie :
Auguste Chabaud, La ville de jour comme de nuit, Paris 1907-1912, Musée Cantini, Marseille, 2003-2004,
reproduit au catalogue d’exposition, RMN, p. 171 (n°143).
Certificat d'authenticité établi par M. Patrice Leoni.
Auguste Chabaud – Entre Provence terrienne et modernité picturale
Né
à Nîmes en 1882, Auguste Chabaud entre à seulement 15 ans à l’École des
Beaux-Arts d’Avignon, où il est formé par Pierre Grivolas, maître
reconnu qui avait déjà instruit René Seyssaud. À l’aube du XXe siècle,
il monte à Paris, mais préfère aux leçons académiques de Cormon
l’effervescence des cafés du Quartier Latin. C’est dans ces lieux de vie
que son œil s’aiguise, nourri du spectacle quotidien, forgeant une
écriture graphique personnelle, incisive et moderne.
La
nuit parisienne fascine Chabaud. Les lumières artificielles de la ville
excitent sa palette : elles arrachent des tons puissants, des
contrastes poussés à l’extrême. Mais le Midi natal, avec son soleil
écrasant, l'appelle. Contrairement à d'autres peintres provençaux
exaltant la lumière, Chabaud perçoit une lumière absorbante, qui
engloutit la couleur plus qu’elle ne la révèle. Il hérite d’une vision
plus sombre, dans la lignée d’Émile Loubon, Monticelli ou Prosper Grésy.
De
retour au Mas familial de Graveson, Chabaud quitte les cabarets et les
filles des maisons closes pour observer la vie rurale. Il peint
désormais les paysans, les troupeaux, les travaux agricoles, avec la
même intensité qu’il accordait auparavant à la vie urbaine. Le cheval de
trait remplace le fiacre, la sensualité devient rusticité.
Cette
évolution marque aussi un changement de regard : un monde déconnecté et
cynique s'efface au profit d’un ordre rural ancestral, lié aux saisons, à
la terre nourricière et au rythme du vivant. Ce cadre strict devient le
socle de son art, à la fois carcan et source d’inspiration.
Dans
la peinture de Chabaud, la palette restreinte concentre la tension : un
bleu profond, des noirs tranchants, des blancs grisâtres, porteurs
d’émotion brute. Loin du folklore provençal, son œuvre s’impose par une
modernité rugueuse, une vérité instinctive. Chabaud ne peint pas pour
séduire : il peint la vie, dans sa rudesse, sa beauté, son mystère
organique.
Son œuvre, humbles en apparence, exprime une ambition
profonde : sonder les pulsions primaires, évoquer la sexualité comme
moteur vital, la mort comme ligne d’horizon inéluctable.
En janvier 2014, la Galerie Alexis Pentcheff lui consacre une exposition rétrospective majeure : Auguste Chabaud, l’instinct de vie, rendant hommage à un artiste singulier, indépendant des modes, et dont la peinture continue de résonner avec une force rare.
Découvrez plus d’œuvres de cet artiste sur le site de la galerie : https://www.galeriepentcheff.fr/fr/peintre-auguste-chabaud





























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