AU FIL DES SAISONS- Scandée par la gaie vivacité du Printemps et la sereine magnanimité de L'Eté, la fougue entrainante de L'Automne puis la mélancolique songerie de L'Hiver, cette attrayante suite de Statuettes marquée du sceau de l'esthétique Baroque offre une érudite variation sur l'antique thème des Quatre Saisons. Singulièrement appuyées sur des demi-coquilles profilées en accolade, chaque statuette, campée en pied sur une enveloppante feuille d'acanthe formant tertre, arbore les attributs iconographiques notamment préconisés par Cesare Ripa (1555-1622) dans sa fameuse et retentissante Iconologia publiée en 1593. Ainsi, associées aux séculaires représentations des divinités issues de la mythologie gréco-romaine Flore, Cérès/Pomone, Bacchus et Saturne, l'enjouée figurine du Printemps, légèrement vêtue d'une aérienne étoffe dénudant sa poitrine, exhibe un vase fleuri; en une attitude triomphale, celle de L'Eté, enlace près de ses seins drus une gerbe d'épis de blé; fougueuse, celle de L'Automne-saison des Vendanges et des réjouissances Bachiques-incarnée par un jeune homme à la tête ceinte d'un menu cheptel de pampre de vigne, retient entre ses mains de lourdes grappes de raisins s'échappant d'une corne d'abondance rivée à son épaule. Enfin, bien grave est celle de L'Hiver: auprès d'un brasero enflammé, le corps encore robuste auréolé d'un lourd manteau drapé, un vieillard barbu , au crâne dégarni semble méditer sur le Temps qui passe. Un mélange de rudesse, d'inspiration classique et de souffle baroque caractérise ces statuettes à sujet allégorique. Accusant une posture au contrapposto marqué, des profils énergiques avec des plans parfois frustes sur les membres, les visages ronds aux yeux grand ouverts et aux traits incisés ou également sur les draperies tournoyantes nimbant leurs corps d'une structure robuste et puissante, celles-ci s'apparentent, d'un point de vue stylistique, aux réalisations sculpturales exécutée s au cours du XVIIe siècle par des ateliers d'Italie du Nord vraissemblablement influencés par la "maestria " du sculpteur vénitien Tiziano Aspetti (1559-1606) ou encore de Josse de Corte (1627-1679). Privilégiant une facture ample et une compostion frontale, cette étonnante suite de Statuettes dont la vocation originelle demeure à ce jour non connue a pu constituer un élement de décor d'ameublement ou d'objet mobilier, notamment au vu de son évocation du Cycle des Saisons de Cabinets voir d'horloges astronomiques. Décontextualisée, elle constitue un bel et rare ensemble décoratif.
Matériaux: Bois sculpté et doré
Dimensions: H. totale avec socle : 28 cm. Italie du Nord, Travail anonyme émanant vraisemblablement d'ateliers de sculpture vénitiens du XVIIe siècle.
Bel Etat général au vu de l'Ancienneté de ses pièces. Usures du temps. Petits sauts de la dorure.