Voici une très belle huile sur toile réalisée par Anna Ben Dov (1919 - 2009) , signée en haut à droite et contresignée au dos sur le châssis.
Amie de Joan Mitchell, son art se définit comme paysagiste abstrait ou impressionniste abstrait.
« Michel Ragon ne lui refuserait pas l'appartenance au paysagisme abstrait, contrée de l'abstraction où l'on n'a pas oublié les Nymphéas de Claude Monet » écrit ainsi Jacques Busse, totalement corroboré par Jean-Pierre Delarge qui évoque à son tour « un lyrisme abstrait dans la lignée de Monet ».
Elle appartient à la deuxième École de Paris
Hanna Ben-Dov est dans les années 1940 élève de l'École des beaux-arts Bezalel puis du Camberwell College of Arts de Londres (où en même temps que ces études elle fréquente l'atelier de Jankel Adler avant de s'installer à Paris à la Ruche, le fameux foyer d'artistes du passage de Dantzig où, tout en étant traductrice d'ouvrages d'auteurs français et anglais elle poursuit ses études dans l'atelier de Constantin Brâncuși et où sa première exposition date de 1948.
Elle conserve toute sa vie des liens étroits avec sa ville natale où elle effectue de nombreux retours. On lui prête une liaison avec le poète Alexander Penn
Dans les années 1950, Hanna Ben-Dov épouse le peintre américain Reginald Pollack , vivant alors en France, lui aussi dans l'entourage de Constantin Brâncuși Le couple, installé au 11, impasse Ronsin dans le 15e arrondissement de Paris, y est huit années durant voisin de palier de Brâncuși , et dont elle divorcera vers 1960.
Si elle s'installe ensuite au 12, rue Gît-le-Cœur, c'est à l'instar d'autres artistes peintres (David Lan-Bar, Jacques Yankel ) qu'elle séjourne régulièrement au village de Labeaume (Ardèche) où elle possède également un atelier qu'elle quitte fort peu
« une ruine dont elle avait de ses mains refait le toit » témoigne Christine Chemetov-Soupault, voisine et amie, son mode de vie simple et rigoureux y contrastant avec sa reconnaissance internationale par les musées, les galeries et les collectionneurs.
Les apparences de compositions très libres, de spontanéité et de monochromie que laissent apparaître au premier regard les toiles de Hanna Ben-Dov ne doivent pas faire illusion : chaque tableau est chez elle le fruit d'une lente maturation, d'une longue réflexion. Cette exigence intellectuelle de l'artiste s'en trouve de même sollicitée de notre regard.
Décédée deux semaines après être entrée dans sa 91e année, Hanna Ben-Dov repose au cimetière du Père-Lachaise.