Joaquim de Miró i Argenter (1849-1914) Venise, le palais des doges et l’entrée du grand canal.

Joaquim de Miró i Argenter (1849-1914) Venise, le palais des doges et l’entrée du grand canal.

Toile de 65 cm par 50.
Cadre ancien de 83.5 par 68.

L’artiste nous propose une superbe vue du cœur de la Sérénissime. Il a posé son chevalet à l’embouchure du Rio del Palazzo qui sépare le palais des doges et la prison (Palazzo delle prigioni Nove), le célèbre pont des soupirs reliant les deux bâtiments. Pont que nous ne pouvons pas voir sur cette œuvre puisque l’artiste regarde vers l’ouest/sud-ouest donc vers l’entrée du grand canal avec les coupoles de la Basilica Santa Maria della Salute qui se détachent à gauche de la composition. Sur la droite on retrouve le palais des Doges puis les deux colonnes (Colonna di San Marco puis la colonna di San Todaro) qui marque l’entrée de La Piazzeta San Marco. L’artiste a réalisé d’autres versions avec variantes de plus petites tailles de ce tableau (24 par 16 ; 33 par 24 et 55 par 38)  

Joaquim de Miró i Argenter (1849-1914)

Né à Sitges le 3 février 1849, il est le fils de l'avocat Josep de Miró i Llopis et de Joaquima Argenter i Armengol, et le frère du militaire et homme politique Josep de Miró i Argenter.   En 1877, il collabore avec Joan Soler i Casanovas à la décoration du Casino Prado Suburense, société dont il était l'un des associés fondateurs. Dans les années 1880, avec Joan Roig i Soler et Arcadi Mas i Fondevila, il crée l'École Luministe de Sitges et en devient le principal représentant. Rien à voir avec le mouvement luministe américain, mouvement artistique dérivé de l’ Hudson River School, apparu en 1848 et ayant pris fin vers 1880, qui notamment prône la disparition visuelle du coup de pinceau afin que le résultat final s’approche d’une sensation photographique… donc tout le contraire de Joaquin de Miro avec sa touche impressionniste et ses couches picturales généreuses ! L'émergence du groupe – qui comprend également Antoni Almirall i Romagosa et Joan Batlle i Amell – a eu lieu en août 1892, lors de la Première Exposition des Beaux-Arts de Sitges. Artiste à l'œuvre abondante, il excelle dans la peinture de marines, de vergers et de fermes, thèmes pour lesquels il se révéla un observateur très méticuleux (ce n'est pas pour rien qu'il aimait la photographie), capable de saisir la réalité quotidienne et de l'interpréter à sa guise. Dans le portrait, en revanche, il tendait vers le schématisme. Il a très peu voyagé. A travers sa production on devine tout de même trois longs séjours, Venise donc, Paris également, dont il nous laisse de nombreux tableaux et un voyage au Maghreb. Ces voyages se situent plutôt sur la fin de sa vie.