Carte de diocèse, Mende sud, gravure papier vergé xviii, Aldring Bourgoin Cassini

Carte du diocèse de Mende sud, gravure sur papier vergé, 1781, Aldring sculp. Bourgoin scrip. Échelle de dix milles toises.
Papier en bonne condition; trace d’un plie au milieu.
Planche en excellente condition, parfaitement lisible.
Estampille à l’encre au recto de la société éditrice « Munificentia regis optimi. Cives L. Confec » (« Par la munificence du meilleur des rois. Réalisé par 50 de ses sujets. »).
La partie Nord est en ma possession, à la vente sur ma galerie. Document à valeur historique!

Feuille 99x67, planche 94x62

« Les cartes mentionnées ci-dessus font partie de la première grande Carte de France, entièrement levée sur le terrain à partir d’opérations qui développent la triangulation générale récemment achevée. Le projet d’établir une triangulation générale du territoire français fut entrepris une première fois par une équipe constituée autour de Jean-Dominique Cassini (1625-1712) et de son fils Jacques (1677-1756), de 1683 au début du XVIIIe siècle, avant d’être repris par le même Jacques Cassini et son fils César-François Cassini de Thury (1714-1784) de 1733 à 1744. En 1747, Louis XV chargea César-François Cassini d’établir la carte générale du royaume mais lui retira le financement du Trésor en 1756. Cassini fonda alors une Société de la Carte de France, forte de cinquante membres, parmi lesquels figurent madame de Pompadour, le comte de Saint-Florentin, le maréchal de Soubise, Malesherbes et Buffon. Il sollicita également des souscripteurs, notamment les États provinciaux et les Généralités, et proposa les cartes successives à la vente particulière.

Parmi les directeurs de la Société, on compte Étienne Mignot de Montigny (1714-1782), César-François Cassini de Thury et Charles-Étienne-Louis Camus (1699-1768), et le trésorier le fermier général Borda. Leurs signatures figurent sur un ordre de paiement gravé avec, en haut, l’image du cachet (Grenoble, Bibliothèque municipale, Ms N.3196 Rés., no 4).
Cassini dirigea une équipe d’ingénieurs-géographes qui parcoururent le pays pour exécuter des relevés à partir de points culminants comme les clochers, et pour interroger les autorités locales sur les noms de lieux. Leurs relevés, au 1/86400e, étaient ensuite transmis à des graveurs. Le travail des géomètres s’acheva au début de la Révolution, et les dernières cartes furent publiées à la chute de l’Empire en 1815. Le cachet est directement lié à la Société de la Carte de France, responsable de la publication de cette nouvelle carte du territoire. Le texte du cachet réfère à l’initiative du roi Louis XV qui avait ordonné à Cassini de Thury en 1747 d’établir une carte de toute la France. On sait que le 28 juillet 1756, le graveur Louis-René Luce (1695?-1774) a été payé 72 livres pour le timbre qu’il avait fourni aux directeurs de la Carte de France et qui était destiné à marquer les feuilles de cette Carte (Grenoble, Bibliothèque municipale, Ms N.3196 Rés., nos 3 et 4). »

BIBLIOGRAPHIE
L. Dapreyron, ‘La vie et les travaux géographiques de Cassini de Thury, auteur de la première carte topographique de la France’, Revue de Géographie, XX, 1896, t. XXXIX, pp. 241-254.
M. Pelletier, Les Cartes des Cassini. La science au service de l’État et des régions, Paris 2002, pp. 225-247.

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