Les premières années de la carrière de Mote restent un mystère. Ses parents ont divorcé lorsqu'il était enfant et il a vécu avec sa mère, qui travaillait comme femme de ménage dans leur ville natale de Barnet. Ce n'était pas une famille particulièrement riche, mais des archives montrent qu'il a commencé à exposer à la Royal Academy de Londres en 1857 et qu'il vivait effectivement dans la capitale. Il a donc dû trouver un moyen de commencer à s'exercer et à exposer ses œuvres. Dès son plus jeune âge, il faisait preuve d'un talent considérable. Un critique d'art victorien a déclaré qu'il « devrait réussir si c'était là son début ».
Son déménagement dans le Worcestershire pour bénéficier du mécénat de l'antiquaire et collectionneur de livres Sir Thomas Phillips (1792-1872) fut source de divisions pour Mote. Il fut employé comme « jardinier et gardien » par Phillips, même si ce poste était peut-être fictif, lui permettant de peindre grâce à son mécénat. Plusieurs œuvres figuraient dans la collection de Phillips en 1862. Nombre d'entre elles représentaient la campagne du Worcestershire, et il tirait d'ailleurs une grande inspiration de son environnement. Phillips lui permit, ainsi qu'à sa femme, de vivre à Broadway Tower, une folie offrant une vue imprenable sur les vastes Cotswolds.
Après avoir bénéficié du mécénat de Phillips, il s'installa de nouveau à Londres avant de s'installer définitivement dans le Surrey. Ici, l'étendue rurale, moins urbanisée, offrait de nombreuses possibilités d'épanouissement artistique. Il continua d'exposer, à la Royal Academy et aux Suffolk Street Galleries, devenant un élément récurrent de chaque exposition avec ses paysages curieux.
Plus tard dans sa vie, il semble qu'il soit devenu une figure tristement célèbre dans sa région. Il fut traduit en justice dans les années 1880 pour avoir menacé quelqu'un avec un langage grossier. On le décrivit comme un « Robinson Crusoé moderne » qui, l'été, « vivait dans des grottes qu'il avait creusées dans le grès, et l'hiver, occupait un atelier ».
Étant donné que cette œuvre a été peinte la même année qu'une de ses comparutions devant le tribunal, en 1888, il semble plausible qu'il se soit représenté en train de creuser dans la colline. Il considérait le terrain entourant cette demeure temporaire comme le sien et des journalistes rapportèrent qu'il menaçait tout intrus avec un vieux revolver, se livrant souvent à des bagarres.
L'histoire est assez triste : à sa mort en 1909, son corps fut découvert dans un « état de saleté ». La police « déclara n'avoir jamais vu un homme dans un état de négligence aussi grave ». L'époque du mécénat dans une folie glorieuse était loin derrière lui, tout comme celle de peintre paysagiste. Néanmoins, ses œuvres demeurent des exemples fascinants d'un artiste autodidacte, influencé principalement par le monde qui l'entourait et la nature vers laquelle il semblait se réfugier dans sa vieillesse.
Signé en bas à droite et présenté dans un cadre d'époque, probablement d'origine.
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Technique : Huile sur toile
Dimensions hors tout : 91 cm x 104 cm
Année de création : 1888
Provenance : British, Continental & Russian Pictures (n° de vente : 5103), Christie's, Londres, 10 janvier 2007, lot 868 / Collection privée, Royaume-Uni.
État : Cadre présentant diverses marques et témoignant de son âge. Sinon, très présentable. Prix d'adjudication maximal de l'artiste : 27 025 £ pour « Femme et enfant traversant un pont au bord d'un lac », huile sur toile, Christie’s, Victorian Pictures, Londres, 2000 (lot 72).
Notre référence : BRV1905