La scène est structurée en deux parties distinctes :
À droite, une gigantesque fournaise de forme conique crache des flammes rouges vives. A l'intérieur les trois jeunes Hébreux Schadrac, Méschac et Abed-Nego sont représentés debout, souriants et miraculeusement épargnés par le feu, en compagnie d’une figure lumineuse — un ange ou une apparition divine. À l’extérieur, deux soldats sont projetés au sol, comme foudroyés par la puissance divine et par le feu.
À gauche, un personnage central vêtu d’un riche manteau d’hermine et coiffé d’un turban désigne la scène avec autorité: il s’agit de Nabuchodonosor, roi de Babylone, entouré de gardes. L’un deux s’incline devant lui, dans une attitude de crainte et d’obéissance.
Le roi de Babylone, éberlué par le miracle qu'il voit se dérouler sous ses yeux prit la parole et dit:
"Schadrac, Méschac et Abed-Nego, serviteurs du Dieu suprême, sortez et venez! Et Schadrac, Méschac et Abed-Nego sortirent du milieu du feu.
Les satrapes, les intendants, les gouverneurs, et les conseillers du roi s’assemblèrent; ils virent que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que leurs cheveux n’avaient pas été brûlés, que leurs caleçons n’étaient point endommagés, et que l’odeur du feu ne les avait pas atteints. Nebucadnetsar prit la parole et dit: Béni soit le Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui ont eu confiance en lui, et qui ont violé l’ordre du roi et livré leur corps plutôt que de servir et d’adorer aucun autre dieu que leur Dieu! Voici maintenant l’ordre que je donne: tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu’il appartienne, qui parlera mal du Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego, sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d’immondices, parce qu’il n’y a aucun autre dieu qui puisse délivrer comme lui. Après cela, le roi fit prospérer Schadrac, Méschac et Abed-Nego, dans la province de Babylone".
Ce récit est celui de la fidélité et de la foi inébranlable face à la persécution. Très populaire dans les catéchèses illustrées et le théâtre religieux du XVIIIe siècle, il symbolise la protection divine des innocents et la victoire de la foi sur l’idolâtrie.
La forme spectaculaire de la représentation, le traitement narratif très théâtral et les couleurs franches évoquent les productions destinées à un public populaire ou aux petites chapelles privées.
La peinture dite sous verre inversée est pratiquée principalement en Allemagne du Sud, Autriche, Bohême et dans le nord de l’Italie, entre la fin du XVIIème et le début du XIXe siècle. Chaque détail est peint à l’envers, en commençant par les couches les plus fines, avant d’être present côté verre.
Le cadre en bois noirci mouluré, orné d’un rang de feuilles d’acanthe dorées, est posterieur
Très bon état général pour ce type d’objet. Quelques petites usures..
Dimensions avec le cadre 55x37 cm