Huile sur toile signée Janet Clerk, représentant un visage féminin aux yeux clos, suspendu entre ciel et mer.
L’œuvre est liée à Ludmilla Pitoëff (1896–1951), actrice majeure du théâtre parisien, connue pour avoir incarné une Jeanne d’Arc intérieure, grave et dépouillée dans les années 1920-1930.
Le tableau ne montre pas Jeanne d’Arc sous ses traits traditionnels d’héroïne guerrière, mais traduit, à travers une vision épurée et mystique, l’esprit de la sainte : recueillement, sacrifice et élévation.
La lumière douce, les teintes bleues et la posture fermée du visage renvoient à une Jeanne d’Arc méditative, fidèle à l’interprétation sensible et sans emphase que Ludmilla Pitoëff apporta sur scène.
En même temps, cette figure féminine, vêtue de clarté, évoque aussi la silhouette des infirmières de la guerre 14/18, dont la présence discrète et bienveillante marqua profondément l’imaginaire collectif.
Le reflet rouge des lèvres sur la mer, discret mais vibrant, semble dire à la fois le sang versé et la parole transmise, dans une fusion subtile entre martyre historique et figures anonymes du dévouement.
Janet Clerk, artiste peu documentée, évoluait dans les milieux artistiques parisiens de l’entre-deux-guerres.
Peintre et sculpteur elle était l’épouse de Sir George Russell Clerk (1874-1951), ambassadeur de Grande-Bretagne en France (1934-1937). Elle mena sa carrière de peintre entre 1920 et 1940. Elle a exposé ses œuvres aux côtés d’artistes tels que Bonnard, Chagall, Matisse, Picasso et Vuillard à la galerie Berheim, à la galerie de Berri et à la galerie André Weil. Parmi ses œuvres on peut citer les portraits de personnalités telles que le Prince de Galles et M. et Mme Chagall, exposés en 1937 chez Bernheim. Le Centre Georges Pompidou conserve d’elle un portrait de Chagall peignant et une peinture représentant un manège. lady Clerk était aussi sculpteur : un Oiseau imaginaire est conservé au Centre Pompidou.
Très bon état général (légères usures en bordure).
Cadre 69x58 cm