Née de l’association d' Emile Taburet et Georges Boin, lui même issu d’une famille d'orfèvres et marchands de luxe qui exploitaient le célèbrebmagasin de l’Escalier de Cristal sous l’Empire. Cette maison atteint un grand prestige et reçut des médailles aux expositions de 1878 et 1889.
En 1847, le bijoutier Emile Taburet installe à Paris son atelier/boutique, où il réalise des pièces inspirées par les grands styles des XVIe au XVIIIe siècles. Son commerce florissant "grâce au fini, à l’exécution parfaite, à l’originalité de tout ce qui sortait de ses ateliers" , il embauche en 1860 son gendre, l’orfèvre et antiquaire Georges Boin, lui même issu d’une famille d'orfèvres et marchands de luxe qui exploitaient le célèbre magasin de l’Escalier de Cristal sous l’Empire. La Maison marque les esprits dès l’Exposition Universelle de 1867 avec une idée originale : présenter dans les jardins de l’Exposition un atelier de bijoutiers où les pièces sont façonnées sous les yeux du public. L’innovation remporte un grand succès et de nombreuses publications françaises ou étrangères reproduisent l’atelier dans leurs pages. Forte de ce premier succès critique, la Maison Boin Taburet s’applique durant la décennie suivante à développer ce qui fera sa renommée : appliquer l’esthétique de l’art ancien à la bijouterie et l’orfèvrerie moderne. S’attachant pour ce faire les meilleurs ouvriers-orfèvres, elle est en capacité de présenter sa vision rénovatrice et originale à l’Exposition Universelle de 1878, ou elle remporte une médaille de bronze pour un service de toilette inspiré de Pierre Germain. Poursuivant l’esthétique néoclassique et rocaille, les orfèvres présentent à l'Exposition Universelle de 1889 des services à thé de style Louis XIV et Louis XVI, ainsi que plusieurs surtouts, notamment un inspiré de Juste Aurèle Meissonnier pour lequel ils obtiennent une médaille d'or. Au sujet de cette exposition, on peut lire dans un article sur "l’orfèvrerie à l'Exposition" que : "M. Boin a certainement fait un travail considérable et je sais de lui des pièces qu'auraient signées avec orgueil des orfèvres du siècle dernier (…) je le vois poudré de blanc et installé dans la boutique il est Germain, Meissonnier, Roëttiers, Besnier ou je ne sais quel orfèvre c'est un revenant, il est maître, et ses grands traits souriants vont au costume de 1750, mieux qu'à la jaquette d'à présent." Emile Taburet et Georges Boin collaborent jusqu'en 1900, date à laquelle Boin s'associe à l'orfèvre Henry, sous la raison sociale "Boin et Henry orfèvres". Plus tard, à l'Exposition internationale de Milan de 1906, la maison apparaît sous celle de "Henry Frères et Cie". Si les raisons sociales de la Maison changent, le succès et la célébrité qui l‘auréolent lui valent cependant de continuer à être nommés "Boin-Taburet" par la critique et le public. On peut ainsi lire en 1913 que : "Boin-Taburet est un artiste digne des grandes époques et dont les trouvailles sont d'une variété et d'une grâce incomparables. Ses créations sont de véritables chefs-d’œuvre. La vie de château en est embellie."