Le corps du calice est richement décoré de gravures à forte portée symbolique, centrées sur les instruments de la Passion du Christ. La base présente trois médaillons avec différentes représentations. Le premier montre la croix accompagnée de la lance et de l’éponge imbibée de vinaigre, évoquant le moment final de la crucifixion. Le deuxième montre un récipient ou un vase, pouvant faire allusion au vinaigre offert à Jésus. Le troisième, plus émouvant, contient une pince et un marteau, évoquant les bourreaux qui l’ont crucifié, et ceux qui, comme Joseph d’Arimathie ou Nicodème, ont retiré les clous pour descendre son corps.
La coupe présente trois médaillons gravés qui poursuivent ce récit iconographique. Les trois clous de la Passion, un groupe de sarments ou de fouets, symboles du supplice dans le prétoire romain, et à nouveau la lance avec l’éponge. Autour de ces symboles s’étend une décoration d’épis de blé finement gravés, véritable symbole eucharistique évoquant le Pain consacré et le fruit de la terre transformé en corps du Christ. Cette combinaison de détails n’est pas seulement décorative, mais profondément théologique. Elle établit un lien direct entre le sacrifice de la croix et la célébration eucharistique contemporaine.
La pièce est complétée par une patène lisse, non poinçonnée mais vérifiée comme étant en argent grâce à un test à l'acide. L'ensemble est conservé dans un étui d'époque, recouvert de cuir noir à l'extérieur et doublé de velours rouge à l'intérieur. Bien qu’il présente des signes évidents du temps, l’étui protège encore parfaitement les pièces et ajoute un précieux contexte historique.
Francesch Carreras était un orfèvre distingué actif à Barcelone au cours du premier tiers du XIXe siècle, à une époque marquée par le renouveau de la vie religieuse et liturgique après les bouleversements politiques et sociaux des guerres napoléoniennes et des confiscations. Dans ce contexte, l’art sacré catalan connaît une nouvelle effervescence, et Carreras s’impose comme l’un des noms les plus importants de l’orfèvrerie ecclésiastique.
Ses œuvres se distinguent par une technique de gravure nette, précise et profondément symbolique, centrée sur la représentation de scènes et d’objets liés au mystère de la rédemption. Le choix des motifs n’était pas aléatoire. Carreras savait harmoniser la beauté formelle avec le message spirituel, transformant ses pièces en véritables catéchèses visuelles. Cela se retrouve dans les calices, custodes et burettes portant sa marque, dont certaines sont encore conservées dans des collections religieuses de Catalogne et du reste de l’Espagne.
L’usage de poinçons officiels comme ceux de la ville de Barcelone (BAR) et de marqueurs comme Narcís Rosell répond à une réglementation stricte en vigueur depuis le XVIIIe siècle, destinée à garantir l’authenticité des pièces en argent. Rosell était l’un des marqueurs les plus reconnus de son époque, et son intervention ajoute une valeur documentaire et juridique aux pièces poinçonnées sous sa supervision.
Carreras appartient à une génération d’orfèvres qui ont su allier tradition, dévotion et raffinement esthétique, laissant un héritage qui émeut et fascine encore aujourd’hui les fidèles comme les collectionneurs.
Ce calice est idéal pour un prêtre ou quelqu’un qui va être ordonné. C’est aussi une magnifique addition pour les collections d’art sacré ou les musées ecclésiastiques, grâce à sa remarquable conservation, sa richesse symbolique et sa provenance certifiée. Son exécution délicate et l’équilibre entre dévotion et esthétique en font une pièce véritablement exceptionnelle.
Une occasion unique d’acquérir un joyau de l’orfèvrerie liturgique catalane du XIXe siècle.
Mesures: calice 24,2 × 13,3 × 7,2 cm (9,53 × 5,24 × 2,83 in), patène 14 cm (5,51 in). Poids: total 591 g (calice 414 g, patène 117 g)
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