Un paysage d'été
signée en bas à gauche
Huile sur toile transférée sur panneau
29 x 44 cm
Encadrement : 39 x 54,5 cm
en bon état. La toile présente cependant un pli sur toute sa longueur à gauche de l'œuvre, qui a dû se produire lorsque la toile a été montée par l'artiste sur le panneau de bois.
Léon Frédéric présentait toujours ses paysages à l'huile sur toile sur des panneaux d'acajou comme celui-ci.
Provenance :
Galerie Giroux, Bruxelles (voir l'étiquette de la galerie au dos)
Collection privée, Belgique
On connaît la prédilection de Léon Frédéric pour les paysages, en particulier ceux de la vallée de la Nafraiture, dans les Ardennes belges, où il a séjourné.
Pour lui, c'est un motif à peindre qui donne lieu à des variations de couleurs. Ici, ce sont les verts de la végétation en été qui inspirent ce paysage presque musical.
Les photos ne rendent pas justice à ces couleurs éclatantes
Mais au centre du tableau, on aperçoit au loin le vert tendre d'une prairie
L'artiste excelle à rendre la profondeur du paysage par des nuances de couleurs. Il y a une véritable jubilation dans le rendu du spectacle de la nature. Une symphonie de verts rehaussée par les tons rouges d'un rocher.
La Galerie Georges Giroux, dont l'étiquette figure au dos de l'œuvre, était basée à Bruxelles et était l'une des plus importantes galeries d'art en Belgique dans la première moitié du 20e siècle.
Léon Frédéric est né le 26 août 1856 à Bruxelles et décédé le 25 janvier 1940 à Schaerbeek.
Fils d'un bijoutier prospère, Léon Frédéric entre en apprentissage chez le peintre-décorateur Charle-Albert en 1871 et suit les cours du soir de l'Académie de Bruxelles. En 1874, il travaille dans l'atelier privé de Jean-François Portaels. L'année suivante, il s'associe à un groupe de jeunes peintres pour louer un atelier où ils peuvent étudier des modèles vivants. De 1876 à 1878, il prépare le prix de Rome, auquel il échoue, mais son père lui offre un voyage d'un an en Italie. De 1878 à 1879, il fait ses débuts au sein du groupe artistique l'Essor, qui réunit les tenants du réalisme. En 1883, il est salué comme un peintre prometteur avec son tableau Les Marchands de craie, triptyque alliant le modernisme au génie des maîtres primitifs, et devient dans les années 1890 l'un des peintres les plus populaires de Belgique, cité aux côtés de Constantin Meunier et d'Eugène Laermans.
Le 24 avril 1929, le roi Albert Ier décerne à Léon Frédéric - en même temps qu'à James Ensor - le titre de baron.
En 1882, il découvre l'œuvre du peintre naturaliste français Jules Bastien Lepage au Salon de Bruxelles.
Certains de ses tableaux prennent la forme d'allégories ésotériques, comme Intérieur d'atelier (1882), conservé au Musée d'Ixelles. Ces œuvres suffisent à classer Léon Frédéric parmi les maîtres du mouvement symboliste belge. Elles préfigurent certains thèmes surréalistes, comme le montre la partie droite du triptyque L'Eau, L'Eau dormante.
Son grand triptyque Les Ages de l'Ouvrier, exposé au musée d'Orsay, est également très célèbre.
Mais ses paysages de plus petit format - dont une impressionnante série de vues de Nafraiture dans les Ardennes belges et ses vues de dunes sur la côte belge - révèlent une œuvre tout aussi audacieuse, mais plus intime, celle d'un amateur de paysages contemplatifs.
Il privilégie les horizons élevés, le ciel étant réduit au tiers supérieur de ces toiles, exprimant le point de vue d'un peintre qui se laisse volontairement dominer par la force du spectacle naturel qui le fascine.
Ses œuvres sont conservées, entre autres, au Musée d'Orsay, aux Musées Royaux des Beaux Arts de Belgique et au Metropolitan Museum de New York.