La sacralité de la scène est confirmée par la présence du putto, placé en haut à gauche, portant le cartouche avec l’inscription en latin : "Dirigor in praedam".
Plus d’un élément contribue à situer l’œuvre, non déconnectée, par endroits, de la leçon des bambocciants pour l’anatomie simpliste et presque caricaturale des figures, dans le contexte napolitain, permettant de postuler une dérivation des modèles rosiens, explicitement supposés dans le paysage.
Parmi les parallèles du Rosa les plus significatifs il vaut la peine de citer : "Paysage avec saint Jean-Baptiste" (Glasgow, Art Gallery and Museum), "Paysage avec Apollon et la Sibylle Cumana" (Londres, Wallace Collection), "Mercure et le bûcheron déloyal" (Londres, National Gallery) et, surtout, "Paysage avec Tobie et l’Ange" (Londres, National Gallery).
La peinture de paysage connaît à Naples, au cours du XVIIe siècle, une saison féconde pour la richesse et la multiplicité des accents qui la distinguent : depuis les débuts flamands et en continuité avec le courant d’acception maniériste (Cavalier d’Arpino, Histoires de l’Ancien Testament dans la Chartreuse de San Martino), elle évolue vers un approfondissement des caractères de suggestion environnementale, en dépassant la scénographie pour une qualification sentimentale de la composition, la grande innovation de Salvator Rosa, qui lui permettra de développer des annotations explicites de signification romantique.
Notre tableau, dans lequel, comme dans la production rosienne postérieure aux années 40 du XVIIe siècle, la recherche de la vérité naturelle cède le pas à une relecture du paysage à l’enseigne