G. SCOT / ANNÉES 50 / DER KREIS / LE CERCLE / dessin / KUNST UND STIL DER 50ER JAHRE / Zeichnun

G. Scott – Dessin original des années 1950 / Icône graphique de la sensualité masculine
Dessin original de G. Scot, artiste emblématique des années 1950, reconnu pour ses illustrations publiées dans la revue suisse Der Kreis, référence majeure de la culture homosexuelle européenne de l’après-guerre. Cette œuvre à la mine de plomb rehaussée de lavis représente un jeune homme torse nu, arborant un pantalon aux bretelles descendues, dans une posture décontractée, presque théâtrale, les mains dans les poches et le bassin en avant.
Le modèle, athlétique et charmeur, incarne l’idéal masculin typique de l’époque : un corps musclé, une assurance tranquille, un regard amusé. On y retrouve toute l’esthétique homoérotique stylisée et codée que Scott a su développer avec talent dans ses compositions. La qualité du trait, le rendu des volumes, ainsi que l’expression légèrement ironique du visage, témoignent de la maîtrise graphique de l’artiste.

30,5 x 22,5 à vue
49 x 39 avec cadre
signé en bas à droite

G. Scot — pseudonyme de Gérard Raoul Descot (1923–1968), parfois orthographié “G. Scott” — est un dessinateur aujourd’hui redécouvert pour son rôle discret mais significatif dans l’histoire de l’art homoérotique européen. Actif dans les années 1950, il collabore à plusieurs reprises avec la revue suisse Der Kreis (Le Cercle), où ses œuvres publiées témoignent d’une esthétique à la fois sobre, sensuelle et profondément humaine.
Artiste à la ligne souple et expressive, G. Scot développe un style très personnel, entre réalisme stylisé et élégance suggestive, souvent centré sur la figure masculine idéalisée : torse athlétique, regard charmeur, corps détendu. Ses dessins sont empreints d'une sensualité douce, jamais crue, en accord avec la ligne éditoriale très exigeante de Der Kreis, qui refusait toute vulgarité pour défendre une image digne et valorisante de l’homme homosexuel.

Der Kreis – Une revue pionnière au cœur de l’histoire LGBTQ+ en Europe
Parue à Zurich de 1932 à 1967 (sous différents noms avant 1942), Der Kreis fut la seule revue homosexuelle d’Europe occidentale à paraître sans interruption pendant la Seconde Guerre mondiale, profitant de la relative tolérance de la Suisse. Dirigée à partir de 1942 par Karl Meier (sous le pseudonyme “Rolf”), la revue proposait un contenu trilingue (allemand, français, anglais), mêlant articles culturels, récits de fiction, poésie, témoignages, mais aussi dessins et photographies d’art mettant à l’honneur la beauté masculine.
Refusant tout contenu explicitement pornographique, Der Kreis prônait une homosexualité digne, spirituelle et fraternelle, dans un contexte où celle-ci restait pénalisée et stigmatisée dans la quasi-totalité des pays européens. La revue joua un rôle fondamental dans l’émergence d’un sentiment communautaire, inspirant la création de groupes militants (comme Arcadie en France, la Mattachine Society aux États-Unis ou le COC aux Pays-Bas).

G. Scot dans Der Kreis
G. Scot publia plusieurs dessins dans la revue, notamment dans les années 1957 à 1962. Ses œuvres y côtoient celles de figures comme Maurice Chabas, Gaston Goor, Tamagno ou Neel Bate. Parmi les plus connus : Les yeux de l’amour ou encore Trois cow-boys, qui capturent une masculinité virile, joyeuse, assumée, mais toujours empreinte d’élégance graphique. Ses contributions francophones renforcent aussi la dimension européenne et transfrontalière du journal.
En tant que dessinateur, G. Scot participe ainsi à cette forme de “résistance esthétique” : créer, publier et diffuser des images d’hommes libres, fiers et désirables dans une société encore marquée par la répression

G. Scott – Originalzeichnung aus den 1950er-Jahren Grafisches Ikonenbild männlicher Sinnlichkeit
Seltene, signierte Originalzeichnung von G. Scott, einem emblematischen Künstler der 1950er-Jahre, bekannt durch seine Veröffentlichungen in der Schweizer Zeitschrift Der Kreis – einer zentralen Referenz der homosexuellen Kultur im Nachkriegseuropa. Diese mit Bleistift und Lavierung ausgeführte Arbeit zeigt einen jungen, oberkörperfreien Mann in locker herunterhängender Hosenträgerhose, in einer lässigen, fast inszenierten Haltung mit den Händen in den Taschen und dem Becken leicht vorgeneigt.
Das Modell – athletisch, charmant und selbstsicher – verkörpert das männliche Ideal jener Zeit: ein kraftvoller Körper, entspannte Ausstrahlung, ein amüsiert-verführerischer Blick. Scotts typische homoerotische Bildsprache ist hier meisterhaft umgesetzt – mit einem eleganten Strich, sensibel modellierten Formen und einer Prise ironischem Spiel.
Eine seltene, signierte Zeichnung – zugleich historisches Dokument und sinnliches Kunstwerk –, die Kennerinnen der queeren Grafik, Sammlerinnen von Der Kreis-Material oder Liebhaber*innen stilisierter Männlichkeitsdarstellungen besonders ansprechen dürfte.