Dimensions gravées 35 cm x 25 cm - bon état d'usage - eaux-forte originale en couleurtirée. illustration pour Cendrillon des contes de Perrault
Julius Mordecai Pincas dit Jules Pascin (prononcé [pas.kin][Note 1] ou incorrectement [pas.kɛ̃]), né le 31 mars 1885 à Vidin (Bulgarie) et mort le 2 juin 1930 à Paris (18e)[1], est un peintre, dessinateur et graveur américain d'origine bulgare. Originellement marqué par l'expressionisme allemand, parfois qualifié de fauve, longtemps associé à l'École de Paris ou à une hypothétique École juive (aux côtés de Modigliani, Chagall, Soutine) ses centres d'intérêt, son esthétique et sa technique en font un artiste totalement original, dont l'œuvre prolifique se révèle, rétrospectivement, inclassable, libre et détachée des grands courants artistiques de son époque.
L'enfance et l'adolescence de Jules Mordecai Pincas sont parsemées d'anecdotes apocryphes que l'intéressé et son entourage se sont complu à embellir tout au long de sa vie, si bien que, « de tous les artistes du Montparnasse des années vingt, il n'en est peut-être pas un qui traîne derrière lui une légende aussi encombrante »[2]. On sait qu'il est le huitième enfant d'une fratrie de onze et qu'il est issu d'une famille juive sépharade aisée. Son père, Marcus Pincas, est un riche et influent négociant en grains aux lointaines origines espagnoles, sa mère Sophie Russo est, quant à elle, originaire de Trieste. D'abord résidente à Zemun (Serbie) la famille se transfère à Vidin, en Bulgarie, avant de s'installer à Bucarest en 1892[3],[4],[5].
C'est là que le très jeune Julius, après un bref passage dans l'entreprise familiale, s'émancipe de son milieu. Il aurait eu ses entrées dans la maison close locale, où il loge parfois avec l'accord de la tenancière, avec laquelle il aurait entretenu une relation amoureuse. Il y fait aussi ses premiers dessins, inspirés par son environnement immédiat
l poursuit sa formation à Vienne (1902) et Munich (1903) où il loge dans le quartier bohème de Schwabing, fréquente l'académie Moritz Heyman et collabore au journal satirique et antimilitariste Simplicissimus. À la demande de son père, qui ne souhaite pas voir le nom de la famille au bas de ses dessins, il abandonne son patronyme pour utiliser l'anagramme Pacsin[6],[5].
Paris
Attiré par l'effervescence artistique qui y règne alors, il arrive à Paris le 24 décembre 1905. Précédé par une réputation d'illustrateur déjà bien établie grâce à Simplicissimus, il est accueilli sur le quai de la gare de l'Est par la colonie artistique du Dôme et de la Rotonde, qui accueille à bras ouverts « l'inquiétant Pascin[7] »[6]. Il s'installe au Grand Hôtel des Écoles (maintenant Hôtel Lenox), 15 rue Delambre, s'inscrit à l'académie Matisse, fréquente le Louvre, où il étudie particulièrement Watteau, Fragonard, Greuze et Boucher. Il continue à travailler pour la revue Simplicissimus, dont les revenus lui permettent de régaler généreusement ses amis[3],[5].
Influencé d'abord par le fauvisme, il s'affirme comme le dessinateur insatiable des nuits parisiennes. Son ami et compagnon de débauche, le dessinateur Henri Bing le décrit comme « un anarchiste déguisé en dandy ». Il affirme n'être que l'admirateur de Boucher et de Fragonard