Portrait de Dominique Mallet, égyptologue et directeur du journal Le Sarthe
Huile sur bois signée et datée en bas à droite : Lionel Royer / 1910
Hiéroglyphes peints en rouge sur le fond à droite du visage
Etiquette au dos : Exposition de 1911 – Société des Amis des Arts du Maine
Inscription manuscrite : Portrait de M. Mallet (journaliste)
Format avec cadre 52x43 cm
Portrait d’homme à la barbe blanche, au regard à la fois vif et grave, présenté de trois quarts sur un fond brun. Dominique Mallet (1833–1926) est représenté ici en intellectuel et d’homme de lettres. Si son costume sombre témoigne de sa position de notable et de directeur du journal Le Sarthe, un détail attire immédiatement l’attention : une colonne de hiéroglyphes soigneusement peinte en rouge à droite du visage.
Cette inscription, placée de façon ostensible sur le fond, n’est pas décorative : elle fait écho au parcours scientifique du modèle, égyptologue reconnu et membre de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) au Caire. Ce clin d’œil érudit ajoute une profondeur au portrait en affirmant son appartenance au monde savant orientaliste, à l’image des portraits de des illustres prédécesseurs .
Peint en 1910,le tableau fut présentél’année suivante à l’Exposition de la Société des Amis des Arts du Maine. Le style réaliste, la facture léchée et la pénétration psychologique du modèle sont typiques de Lionel Royer, ancien élève de Cabanel, connu pour ses grandes compositions historiques comme Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César.
Dominique Mallet fut une personnalité marquante du paysage intellectuel français de la IIIe République. Journaliste, directeur de Le Sarthe, il mena en parallèle une carrière érudite dans le domaine de l’égyptologie, au sein de l’IFAO fondé en 1880 au Caire. Ce double engagement — entre presse régionale et savoir scientifique orientaliste — se reflète ici dans un portrait où se croisent les codes du notabilariat provincial et ceux du monde scientifique.
L’inscription est écrite en rouge, de haut en bas, dans une seule colonne. Elle est stylisée, ce qui rend l’identification moins précise, mais on distingue assez clairement plusieurs signes inspirés du système hiéroglyphique classique.
Il ne s’agit probablement pas d’une phrase complète, mais plutôt d’une stylisation symbolique du nom ou des titres de Dominique Mallet. Cela pourrait être un hommage érudit, une manière de représenter son nom dans un style hiéroglyphique, ou encore une transcription libre faite par Lionel Royer (ou avec l’aide de Mallet lui-même).
Il ne s’agit pas de hiéroglyphes « académiques » mais d’une adaptation artistique pour évoquer :
- soit « Dominique Mallet » en version égyptienne fantasmée,
- soit un titre comme « scribe », « directeur », « maître des écrits », ou « homme de savoir ».