Édouard Lafon (actif au XIXe siècle)
Lecture devant la cheminée”, 1865
Huile sur panneau, signée et datée en bas à gauche : Lafon 1865
Dimensions du cadre 41x35 cm
Cadre : riche cadre en bois doré et sculpté à décor de perles, feuilles d’acanthe et canaux rayonnants
Dans l’intimité feutrée d’un intérieur cossu du XVIIIe siècle, une élégante jeune femme vêtue d’une robe de brocart doré est représentée de dos, absorbée dans la lecture d'une lettre. L’atmosphère, raffinéee et silencieuse, est magnifiée par la précision minutieuse du pinceau d’Édouard Lafon, qui excelle ici dans l’art de la scène de genre.
Chaque détail participe à cette évocation luxueuse : le meuble marqueté à gauche recouvert d’un châle, le vase fleuri, la cheminée de marbre rouge à décor rocaille, ou encore la garniture en bronze ciselé posée sur la tablette. Au sol, un tapis fleuri et une enveloppe abandonnée renforcent la dimension narrative et l’intimité de la scène.
Le peintre livre ici un bel exemple de peinture d’intérieur dans la tradition académique française du XIXe siècle, proche par son sujet et sa facture des œuvres de peintres comme James Tissot ou Charles Baugniet.
Édouard Lafon, bien que peu documenté dans les sources biographiques, appartient à la veine des peintres dits “d’histoire anecdotique”, actifs sous le Second Empire. Ces artistes affectionnaient les scènes intimes ou galantes, traitées avec une extrême finesse technique. Le goût pour les intérieurs Louis XV ou Louis XVI et la mise en scène d’une bourgeoisie cultivée