Miroir en bois doré - Émilie-Romagne - XVIIe siècle

Ce remarquable miroir en bois doré, doté d’un tain au mercure, est un exemple éclatant de l’art italien du XVIIe siècle, provenant de la région d’Émilie-Romagne en Italie. Il présente un cadre richement sculpté, décoré de feuilles d’acanthe, de feuilles de chênes et motifs floraux finement travaillés, témoignant de son raffinement. De grandes dimensions, ce miroir constitue une pièce saisissante dans un intérieur sophistiqué. Sa dorure a acquis au fil du temps une belle patine, amplifiant son charme antique et son authenticité.

Bien plus que de simples objets utilitaires, les miroirs en bois doré jouent un rôle décoratif majeur : ils amplifient la lumière et la perspective dans les espaces qu’ils ornent. Le tain au mercure, élément essentiel à leur éclat, sublime le reflet tout en valorisant la richesse du cadre, multipliant ainsi l’effet décoratif. Sur la partie supérieure du cadre, deux geais sont finement sculptés, en train de manger des glands, apportant une touche vivante et naturaliste à l’ensemble. Cette rare représentation animalière souligne le soin et la virtuosité du sculpteur, qui a su allier motifs végétaux et figures animales dans un équilibre harmonieux. L’ornementation symétrique du miroir unit des volutes, feuilles d’acanthe et feuilles de chêne, créant un décor foisonnant.

L’utilisation de la feuille d’or est un héritage des traditions de l’Égypte antique, où elle était appliquée sur des statues et meubles en bois pour symboliser la richesse et la divinité. Ce procédé conférait aux objets un éclat précieux et une valeur sacrée. Cependant, c’est véritablement à la Renaissance en Europe que l’usage de la feuille doré connaît un essor remarquable, notamment en Italie, où elle s’associe à la production de miroirs d’exception. Berceau de l’innovation artistique, les artisans ont perfectionné cette technique, créant des miroirs dont le cadre était aussi important que le reflet.

Ainsi, ce miroir est un rare témoignage de l’excellence du travail artisanal du XVIIe siècle, dans une région italienne reconnue pour son raffinement artistique. Son état reflète une vie ancienne mais parfaitement préservée, où chaque détail symbolise un héritage précieux.