Cette couronne en vermeil, œuvre remarquable de l’orfèvre parisien Robineau et Fils, fut réalisée au XIXe siècle. Elle est composée de feuilles de chêne finement ciselées, disposées en guirlande continue, accompagnées de glands aux détails minutieux. L’ensemble est exécuté en vermeil, un alliage d’argent recouvert d’or, sans doute doré au mercure selon les techniques traditionnelles de l’époque. Le naturalisme de la composition témoigne du goût du XIXe siècle pour la représentation fidèle de la nature, caractéristique du style romantique et des objets d’apparat civils.
Par sa forme, cette couronne évoque directement les couronnes triomphales de l’Antiquité, notamment la corona civica romaine, symbole de vertu, de mérite et d’engagement civique. Elle était sans doute destinée à une cérémonie honorifique, remise lors d’un événement académique, républicain ou commémoratif. L’orfèvrerie de ce type occupait une place importante dans la symbolique des récompenses officielles de la France post-révolutionnaire et républicaine, où les lauriers et le chêne remplaçaient les couronnes royales comme emblèmes de mérite.
L’objet est conservé dans un coffret d’origine, recouvert de toile verte texturée et doublé à l’intérieur d’un velours rouge orangé. L’état d’usure du coffret souligne son ancienneté et l’usage rituel ou institutionnel de la couronne. Le fermoir en laiton et la forme du coffret sont typiques des présentations d’objets de prestige au XIXe siècle. L’inscription du nom de Robineau et Fils, situé au 129 rue de Turenne à Paris, permet de rattacher cette œuvre à une maison d’orfèvrerie réputée, successeur de Robineau Sorin Frères, spécialisée dans la fabrication de pièces de distinction, de médailles et de couronnes honorifiques.
Ce chef-d’œuvre d’orfèvrerie civile incarne ainsi, par son raffinement technique et son symbolisme, l’excellence de l’art parisien du XIXe siècle.