Prière dans le jardin de Gethsémané
Huile sur toile, cm 80,5 x 65,5
La prière du Christ dans le jardin/bois de Gethsémani, situé sur le versant ouest du Mont des Oliviers à l’extérieur des murs orientaux de la ville sainte de Jérusalem, constitue l’un des moments les plus significatifs de la religion chrétienne et donc l’un des sujets les plus analysés dans le domaine artistique. L’iconographie qui en est propre sous-tend des symboles précis, à partir des trois apôtres présents à l’événement, Pierre et les deux fils de Zébédée Jacques et Jean. Ce n’est pas par hasard que les trois sont les mêmes de la Transfiguration : si c’est en effet l’occasion où Jésus révèle la nature indicible du Vrai Dieu, se montrant Un et Trine, l’oraison dans le potager est le prélude clair de la mort du Christ lui-même. La récurrence des trois se justifie dans l’explication paulinienne que la vérité montrée à travers la Transfiguration n’est atteignable qu’avec la mort du Christ; les trois sont donc le symbole de la mort imminente mais nécessaire du Fils afin que par la Passion puisse avoir lieu la rédemption du genre humain. Dans la peinture, le besoin de mourir de Jésus est également symbolisé par le calice étendu à lui par l’ange, cité seulement en Luc (22,43), auquel le Christ s’adresse avec les mots « Mon Père, si c’est possible, passe loin de moi ce calice !" (Mt. 26,39) , et contenant métaphoriquement le sang du sacrifice. Au loin, sur la droite, on peut voir s’approcher le groupe de soldats guidés par Judas.
Le tableau est clairement influencé par les leçons de Michel-Ange et de Raphaël empruntées au milieu romain (surtout pour la performance des apôtres), ici reprises de l’école d’Italie centrale, peut-être spécifiquement à Cremona. Comparez la présente prière avec celle presque identique de Marcello Venusti (Mazzo di Valtellina, 1510 - Rome 1579).