Ensemble de 26 dessins originaux Art déco, modèles déposés pour des sculptures, bas-reliefs ou ornementations.
Les feuilles sont contrecollées sur carton et quatorze d’entre elles portent le cachet violet de l’artiste : « J. Clamagirand, Professeur aux Beaux-Arts de Tourcoing, Modèle Déposé ». La plupart ont des trous de punaises, chaque dessin est monté sur feuille noire à l’aide de coins photo, le tout placé dans un classeur de toile grise (sauf le dessin 1, trop grand et présenté à part).
En voici le détail (dimensions en millimètres, H x l) :
- Jeu de singes se tirant par la queue. Graphite, gouache blanche et lavis brun. 240 x 555. Cachet. Trace de pliure à droite.
- Femme activant le feu dans l’âtre d’une cheminée à l’aide d’un soufflet. Graphite, gouache blanche et trait bleu. 205 x 255. Cachet. Usures au bord supérieur.
- « Parfum Mystique ». Buste de sainte Thérèse tenant des roses. Graphite et gouache blanche. 253 x 170.
- Femme aux seins nus, agenouillée et tenant un panier. Graphite. 215 x 274. Cachet.
- Vasque florale. Graphite. 186 x 184.
- Femme assise et en partie dénudée, regardant un voilier sur la mer. Graphite et gouache blanche. 213 x 275. Cachet. Petit accroc au milieu du bord supérieur.
- Vasque de fleurs. Graphite. 240 x 204. Cachet.
- Portrait du célèbre clown Grock. Graphite et gouache blanche. 155 x 165.
- Décor marin (poisson, ancre et étoiles de mer). Graphite. 156 x 166.
- Eléphant guidé par son cornac. Graphite, encre de Chine, gouache blanche et lavis brun. 204 x 232. Cachet.
- Félin en tirant un autre par la queue. Graphite, encre de Chine, gouache blanche et lavis brun. 135 x 225. Cachet.
- Poursuite de trois félins. Graphite, encre de Chine, gouache blanche, gouache orangée et lavis brun. 102 x 357.
- Divinité hindoue (?) féminine, assise en tailleur sur un trône et parée de bijoux. Graphite, encre de Chine, gouache blanche et lavis brun. 185 x 230.
- Composition florale. Graphite. 203 x 213. Cachet.
- Composition florale. Graphite. 192 x 202.
- Composition florale avec deux oiseaux. Graphite. 214 x 135. Cachet.
- Composition florale et géométrique. Graphite, gouache blanche et lavis brun. 171 x 166.
- « Guignol ». Scène de théâtre de Guignol. Graphite. 276 x 202. Cachet.
- « Le Cirque ». Deux clowns s’amusant avec un revolver. Graphite. 228 x 215. Cachet.
- Composition florale et géométrique. Graphite. 277 x 206. Cachet.
- Composition florale. Graphite. 236 x 202.
- « Le Petit Chaperon rouge ». Graphite. 277 x 214. Cachet. Petits trous dans les marges.
- « L’Oie ». Une oie se regardant dans un miroir. Graphite et crayon bleu. 265 x 212. Cachet. Pliure horizontale et petits trous dans les marges.
- « Le Roy ». Chevalier couronné, tenant une épée et un sceptre, sur fond de fleurs-de-lys. Graphite et crayon bleu. 275 x 214.
- Elégante du XVIIIe siècle portant un éventail et une perruque réhaussée de plumes, sur fond de roses et de pommes. Graphite, gouache blanche et lavis brun. 162 x 163.
- Reine couronnée portant un panier de roses, avec un lévrier à ses pieds. Graphite et gouache blanche. 233 x 176.
La carrière de Jules CLAMAGIRAND (1870-1937) se déroule pour l’essentiel dans le département du Nord, après une formation de sculpture à l’École des Beaux-arts de Paris auprès de François Truphème et Abel Poulin. Sous la direction de ce dernier, il participe à la réalisation des luxuriants décors du pont Alexandre III, inauguré lors de l’Exposition universelle de 1900. Dans le même temps, il trouve un emploi au sein de l’entreprise de plafonneur-sculpteur de Louis Allard fils à Roubaix. Il y perfectionne son savoir-faire d’artisan sur divers chantiers publics et privés, parmi lesquels la décoration des pavillons de l’Exposition internationale des Industries textiles de Tourcoing en 1906, de la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Roubaix, de la chambre de commerce de Tourcoing, ou la réalisation des reliefs ornant la « maison du Broutteux » pour le célèbre poète-chansonnier Jules Watteuuw, et des décors indiens et mauresques de la somptueuse demeure du fantasque Charles Vaissier au Blanc Seau (château détruit en 1925). Il s’installe définitivement à Tourcoing en 1911 où il exerce comme professeur de sculptureet de modelage à l’École des Beaux-arts. Clamagirand déploie ses talents de sculpteur ornemaniste à l’échelle locale et son style évolue au fil des années: s’il sait pratiquer le classicisme et le gothique renaissant (comme pour le bas-relief du retable de l’autel d’une chapelle de l’église Saint-Christophe deTourcoing), il épousera souvent les lignes du mouvement Art Déco après la Grande Guerre. En témoignent les ornementations des monuments aux morts des cimetières de Tourcoing et du Blanc Seau, de la chapelle du Vœu de Tourcoing, de l’église Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus de Wattrelos ou de celle du Sacré-Cœur de Roubaix. Ses compositions les plus modernes sont réservées aux décorations exécutées pour des maisons individuelles, monuments funéraires (celui de Georges Dron, maire de Tourcoing par exemple) ou monuments commémoratifs, ainsi qu’aux pièces qu’il présente lors d’expositions à la galerie Van Oost à Tourcoing dans les années 1920-1930 et, selon toute vraisemblance, aux modèles qu’il utilise pour la formation de ses étudiants.
Officier des Palmes académiques, membre du Parti Social français, Jules Clamagirand meurt à son domicile tourquennois le 21 avril 1927 et est inhumé à Paris, au cimetière du Montparnasse.
Réf. biblio. : Clémentine Viguier, Jules Clamagirand (1870-1937), sculpteur-ornemaniste, Master d’Histoire de l’Art à l’Université Lille III, 2008, sous la direction de François Robichon.
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