CULTURE PHENICIENNE
Superbe et rare stèle / ex-voto en pierre calcaire claire, sculptée et gravée sur la face, et portant sur son cadre la mention italienne " TOPHET DI CARTHAGINE" soit provenant du site archéologique sacré très connu nommé le TOPHET DE CARTHAGE, "La Cité des Sables", en Tunisie
Du IIIe s avt JC; on peut même plus précisément la dater de -260 à -240 avt JC
Elle comporte 3 registres principaux avec:
*un croissant de lune coiffant un disque solaire
*plusieurs lignes d'inscriptions en langue punique
*et le dessin de la déesse de la fertilité TANIT
La forme de la stèle dédicacée elle-même est récurrente, à fronton triangulaire haut et étroit entre 2 acrotères.
"L'alphabet punique est une ramification de l'alphabet phénicien utilisée pour écrire la langue punique carthaginoise. On distingue généralement 2 variantes :
·le punique classique, traditionnellement utilisé sur les inscriptions monumentales ;
·le néo-punique, de forme cursive, utilisé partout ailleurs.
L'écriture punique ne sera utilisée que jusqu'au IVe siècle, avant d'être progressivement remplacée par l'alphabet latin. Elle comporte 22 consonnes et s'écrit de droite à gauche et sans voyelles, comme le phénicien.
Bien que proches, certaines lettres de l'alphabet phénicien ont une prononciation légèrement différente en punique."
Le signe de Tanit est un symbole punique associé à la déesse de la fertilité du même nom. Il représente un triangle surmonté d'une barre horizontale et d'un cercle. Le signe de Tanit aurait une origine égyptienne liée à la croix ansée (ânkh). Le signe de Tanit serait un intermédiaire entre le monde terrestre et le monde céleste. Il est très présent dans les stèles et les amulettes puniques .Le symbole a fait l’objet de représentations diverses mais pour lesquelles on peut relever des constantes : un triangle, une forme linéaire avec parfois les deux branches relevées en signe de prière, et un disque au sommet.
La valeur de ce signe réunirait deux idées fondamentales présentes dans la religion phénico-punique, celles de la vie et de la fécondité liées à la notion de salut souhaité lors du sacrifice.
Les premières représentations de ce signe furent signalées sur des stèles mises au jour sur le site de Carthage à partir du début du XIXe siècle. Les fouilles archéologiques ont par la suite mis au jour des représentations sur d’autres supports comme les mosaïques ou même sur des céramiques.
Plusieurs pièces sont actuellement conservées au Musée du Louvre, département des Antiquités Orientales.
Dimensions:
24 cm hauteur * 19,8cm largeur * 7 cm épaisseur
et cadre 36,5cm * 27cm (env 9cm épaisseur totale)
Le type de revêtement du support en coco et le support plastique portant l inscription de sa provenance laisse à penser à un encadrement réalisé dans les années 1970 Ou début des 1980.
Tophet de Carthage — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tophet_de_Carthage#:~:text=Le%20tophet%20de%20Carthage%2C%20aussi%20appelé%20tophet%20de,Salammbô%2C%20en%20Tunisie%2C%20à%20proximité%20des%20ports%20puniques.
Le tophet de Carthage, aussi appelé tophet de Salammbô, est une ancienne aire sacrée dédiée aux divinités phéniciennes Tanit et Baal, situé dans le quartier carthaginois de Salammbô, en Tunisie, à proximité des ports puniques. Ce tophet, « hybride de sanctuaire et de nécropole », regroupe un grand nombre de tombes d'enfants qui, selon les interprétations, auraient été sacrifiés ou inhumés en ce lieu après leur mort prématurée. Le périmètre est rattaché au site archéologique de Carthage classé au patrimoine mondial de l'Unesco. La question du sort de ces enfants est fortement liée à la religion phénicienne et punique mais surtout à la manière dont les rites religieux— et au-delà la civilisation phénicienne et punique — ont été perçus parles Juifs dans le cas des Phéniciens ou par les Romains à l'occasion des conflits qui les opposèrent aux Puniques. En effet, le terme de « tophet » désigne originellement un lieu proche de Jérusalem synonyme de l'enfer: ce nom provenant de sources bibliques induit une interprétation macabre des rites supposés y avoir lieu et corrobore un postulat partagé par les interlocuteurs ayant livré des sources sur les Phéniciens en général et les Puniques en particulier : la religion à Carthage était « infernale ».
La difficulté majeure pour déterminer la cause des inhumations réside dans le fait que les seules sources écrites rapportant le rite du sacrifice des enfants sont toutes étrangères à la cité de Carthage. Les sources archéologiques — stèles et cippes — sont quant à elles sujettes à de multiples interprétations. Le débat a donc été longtemps vif et n'est pas encore totalement tranché entre les divers historiens qui se sont penchés sur le sujet. La plus grande prudence s'impose donc, l'historien de l'Antiquité se trouvant face à des sources écrites et archéologiques sinon divergentes, du moins soumises à interprétations
Depuis longtemps, on connaît la présence de stèles sur le site, les première sindications connues datant de 1817. En effet, les stèles étaient réparties sur l'ensemble du site de Carthage, de par la dispersion ayant suivi la destruction de 146 av. J.-C. et les opérations d'urbanisme ayant remué le sol lors de la construction de la ville romaine.
Le site de Carthage fait très rapidement l'objet de graves prédations, avec la prise de matériaux de construction dont le marbre. Ces prédations concourent au délabrement progressif des principaux monuments.
*De 1825 à 1827, un architecte et militaire hollandais, Jean-ÉmileHumbert (en), fait envoyer des cippes et des bases votives au musée national des Antiquités à Leyde.
*Le musée archéologique de Cracovie possède également de très belles stèles puniques en provenance du site.
*Par ailleurs, dans l'histoire de Carthage, il faut donner une place à part à la cargaison du Magenta, navire amiral de la flotte de la Méditerranée coulé à Toulon le 31 octobre 1875, à la suite d'un incendie suivi d'une explosion. À bord se trouvaient plus de 2 000 stèles puniques et d'autres pièces dont la statue de l'impératrice Sabine, femme de l'empereur romain Hadrien (117-138), destinée au Louvre. Les pièces archéologiques avaient été chargées à La Goulette, et provenaient des fouilles (autorisées par Sadok Bey) de Pricot de Sainte-Marie, interprète au consulat général de France.
À la suite du naufrage, les scaphandriers récupèrent une partie des stèles et de la statue, les pièces archéologiques étant dispersées entre diverses collections, dont la Bibliothèque nationale de France (certaines sont affectées ensuite au musée Guimet) et le musée du Louvre. Quant à l'épave, elle est dynamitée afin qu'elle n'empêche pas l'accès au port. À douze mètres de fond, ce qui subsistait de l'épave s'est envasé peu à peu.
Trois campagnes archéologiques sont effectuées en 1995-1998 par Max Guérout et le Groupe de recherche en archéologie navale afin de récupérer des stèles ainsi que la tête de la statue. En avril-mai 1995, la tête de la statue de Sabine est retrouvée puis, en avril-mai 1997, environ 60 fragments de stèles ainsi que des fragments de la statue. Enfin, en 1998, 77 fragments ou stèles retrouvent la surface.
*Parmi les précurseurs, il faut souligner le rôle tenu parJean Herszek Spiro (1847-1914), pasteur et un temps professeur au Collège Sadiki, revenu à Lausanne avec 19 stèles, et rédigeant un ouvrage sur Les inscriptions et les stèles votives de Carthage (1895).
Nous n'avons aucune indication de la découverte du Tophet tant pour les fouilles de Pricot de Sainte-Marie que pour les découvertes de Spiro. Tout au plus on soulignait pour le premier la découverte de stèles réemployées dans des murs d'époque romaine. Tous ces vestiges provenant primitivement du tophet avaient fait l'objet d'un déplacement dès l'Antiquité et personne ne cherchait un lieu précis où elles avaient pu être regroupées. Les collectes archéologiques de Spiro relevaient surtout d'une recherche épigraphique. Une découverte fortuite allait faire changer la compréhension de tout un pan de la topographie de la Carthage punique.
Bibliographie:
*Hélène LE MEAUX (dir.) Les stèles puniques de Carthage au Musée du Louvre. Des offrandes à Tanit et Baal Hammon, Paris, Musée du Louvre Editions 2024
https://doi.org/10.57232/BAOZ8539,n°53