Paire de bougeoirs en bronze ciselé et doré au mercure, signés G.F. — Gérard-Jean Galle (1788–1846), Paris, vers 1820
Cette élégante paire de bougeoirs en bronze finement ciselé et doré au mercure est l’œuvre de Gérard-Jean Galle (1788–1846), l’un des plus grands bronziers parisiens du début du XIXe siècle. Ils portent la signature « G.F. », poinçon utilisé par l’artiste, fils du célèbre Claude Galle et héritier de son prestigieux atelier parisien.
D’une grande pureté formelle, ces bougeoirs témoignent du raffinement décoratif caractéristique de la période Empire tardif ou Restauration. Le binet, de forme sphérique, est orné de délicates étoiles ciselées en relief. Il repose sur un fût cannelé à pans coupés, se terminant par une base ornée de palmettes. L’ensemble repose sur une base circulaire soigneusement décorée, qui renforce l’harmonie architecturée de la silhouette. Le travail de dorure au mercure, alternant zones mates et brillantes, est d’une exécution remarquable et typique des plus beaux bronzes parisiens de cette époque.
Ces bougeoirs, d’un équilibre parfait entre rigueur néoclassique et raffinement décoratif, illustrent le savoir-faire exceptionnel de Gérard-Jean Galle. Après une brillante carrière militaire, ce dernier reprend en 1815 l’atelier paternel situé rue de Richelieu à Paris. Il y poursuit la production d’objets de luxe pour une clientèle prestigieuse, notamment la couronne et plusieurs grandes familles aristocratiques, comme le duc de Richelieu ou le vicomte de La Rochefoucauld. Il participe également à l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1819, où il obtient une médaille d’argent pour la qualité de ses pendules et luminaires.
L’excellence d’exécution de cette paire de bougeoirs, la finesse de ciselure, la qualité de la dorure au mercure, ainsi que la présence de la signature « G.F. » en font une œuvre authentique de Gérard-Jean Galle, et non une simple attribution. Ils s’inscrivent pleinement dans la production de son atelier telle qu’elle est documentée dans les collections publiques françaises et les publications de référence.
Ces bougeoirs sont en très bel état de conservation, dans leur dorure d’origine, avec de légères usures liées au temps, qui n’altèrent en rien leur éclat ni leur lisibilité esthétique.
Bibliographie :
– De bronze et de cristal, objets d’ameublement XVIIIe–XIXe siècles, Marie-France Dupuy-Baylet
– Catalogue des collections de mobilier (1) : Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire, Jean-Pierre Samoyault, Réunion des musées nationaux
Œuvre d’une grande rareté et d’un intérêt historique certain, cette paire de bougeoirs constitue un témoignage important du goût impérial et du talent inégalé de Gérard-Jean Galle, dont certaines créations ornent aujourd’hui les collections du Château de Compiègne, du Château de Malmaison ou du Musée Marmottan.