Plat à barbe aux armes du duc de Luynes. Compagnie des Indes, Chine, Epoque Yongzheng flag

Plat à barbe aux armes du duc de Luynes. Compagnie des Indes, Chine,  Epoque Yongzheng

1557194-main-68387437733e2.jpg

Description de l’antiquite :

"Plat à barbe aux armes du duc de Luynes. Compagnie des Indes, Chine, Epoque Yongzheng"
Le plat à barbe, de forme ovale, finement émaillé dans la palette de la famille rose, présente sur l'aile quatre bouquets de fleurs et une frise représentant le collier de l'Ordre du Saint-Esprit. Quatre cartouches ornent le cavetto, dont deux, situés sur des côtés opposés, renferment un double L, reprenant la commande du roi Louis XV. Le centre de chaque bassin de barbier porte les armoiries du duc de Luynes, d'or au lion de gueules armé, lampassé et couronné d'azur.


Chine 

Porcelaine de la Compagnie des Indes

Epoque Yongzheng (1723-1735), circa 1725

Provenance : duc de Luynes (1695-1758), salon du château de Dampierre

A Paris sous la Régence de Philippe d’Orléans, d’immenses fortunes se font et se défont, emportées par les aléas de la spéculation générée par le système de Law. Les actions de la Compagnie du Mississipi s’envolent et enflamment les esprits. On nomme les “enrichis du système”, les “mississipiens”, qui grâce à leurs relations avec les familles d’Orléans ou Condé, servent leurs intérêts avec succès. Tous se piquent d’avoir le goût des arts et laissent leur empreinte dans le paysage urbain. De grands hôtels particuliers décorés à la dernière mode sont construits et d’autres hôtels existants mis au goût du jour dans cette agitation financière bouillonnante. La réorganisation de la Compagnie par John Law a donné naissance à une nouvelle structure commerciale dont le monopole se trouve définitivement rétabli en 1723.

Dans la continuité des commandes en porcelaine de Chine du roi et de celle du comte de Toulouse, un nouveau type de commandes apparait vers 1725 pour des commanditaires prestigieux, fortunés et gravitant autour du pouvoir royal ou de la Compagnie des Indes. Elles reprennent les motifs décoratifs de la commande armoriée émaillée dans les émaux de la famille verte du roi Louis XV, mais elles sont déclinées dans les émaux de la famille rose. Dispersées au gré du temps ou brisées par l’usage quotidien, peu de pièces de ces commandes nous sont parfois parvenus. Ces commandes, au nombre très restreint, partagent toutes un socle commun de motifs décoratifs : une bordure en nid d’abeilles, une frise représentant le collier de l’Ordre du Saint-Esprit et des cartouches avec un double L opposés directement empruntés à la commande de Louis XV ou des jetés de fleurs de pivoines.

Ces commanditaires sont :

  • Louis-Auguste d’Albert d’Ailly, duc de Chaulnes (1676-1744), l’un des huit directeurs honoraires désigné par les assemblées d’actionnaires de la Compagnie des Indes en 1721 l’oncle du duc de Luynes.
  • Charles-Philippe d’Albert, duc de Luynes (1695-1758).
  • Noël Danycan de l’Épine (1656-1735), célèbre armateur malouin et ancien corsaire de Louis XIV, dont le fils, Noël Danycan de Landivisiau (1686-1730) est Commissaire général de la Banque et de la Compagnie des Indes de 1720 à 1721 et inspecteur de la Compagnie de 1723 à son décès.
  • Nicolas-Michel Judde (1694-1770), négociant de Rouen, secrétaire à la Grande chancellerie du royaume, qui viendra s’établir en 1733 dans la même rue que le siège de la Compagnie des Indes, rue Neuve-des-Petits-Champs.
  • Louis-Euverte Angran (1678-1733), membre du premier bureau du Conseil des Indes en 1723, intendant du commerce en 1724, inspecteur, et commissaire du roi auprès de la Compagnie des Indes de 1723 à 1731.
  • André Jubert de Bouville (1698-1742), conseiller à la cour des aides de Paris.
  • Philippine-Elisabeth d’Orléans (1714-1734), fille du régent.
  • Louis-Nicolas de Neuville de Villeroy (1663-1734), fils cadet du maréchal duc, François de Neuville de Villeroy (1644-1730).

Le décor, du service commandé vers 1725 par Charles-Philippe d’Albert de Luynes est une véritable redécouverte car cette commande n’est pas répertoriée dans la littérature consacrée à ce sujet[1]. Un bol à thé et sa soucoupe ainsi qu’une assiette de la même commande sont conservés dans deux collections particulières. La commande était sans doute destinée au château de Dampierre, l’une des plus belles demeures de France.

Charles-Philippe d’Albert, 4e duc de Luynes, nait à Paris le 30 juillet 1695. Il est le fils d’Honoré-Charles d’Albert, lieutenant capitaine des Chevau-Légers du roi et de Marie-Jeanne de Courcillon (1671-1718) fille du marquis de Dangeau, célèbre mémorialiste de la cour de Louis XIV. Trop jeune pour vivre à la cour, son père le tient à distance de Versailles, lui évitant une jeunesse immorale contenue par la sévérité de Louis XIV. Il épouse en 1710 Mademoiselle de Neufchâtel (1696-1721), âgée de 13 ans, de la maison de Bourbon-Soisson. Elle lui apporte les principautés souveraines de Neufchâtel et de Vallengin. Charles-Honoré d’Albert, 3e duc de Luynes, s’éteint deux ans plus tard, le 5 novembre 1712. Le 25 juillet 1717, il est nommé mestre de camp d’un régiment de cavalerie qui porte son nom, et il sert pendant le conflit opposant le régent à Philippe V, roi d’Espagne. Le 20 février 1720, la paix de La Haye est signée qui met fin à la guerre.

La dizaine d’années de veuvage où il reste retiré au château de Dampierre lui offre l’occasion de se consacrer à différents aménagements mobiliers dans lequel s’inscrit le portrait de son fils Marie-Charles-Louis à l’âge de cinq ans, commandé à Hyacinthe Rigaud en 1722. C’est durant ces années que sont passées les deux commandes de porcelaines armoriées. Sa tante, Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes (1670-1736), devenue comtesse de Verrue était la maîtresse de Victor Amédée II, duc de Savoie. Fuyant la cour de Turin, elle revient à Paris en 1700 et s’établit dans un hôtel particulier de la rue du Cherche-Midi. Veuve depuis 1704, elle y dépense son immense fortune, cultivant un goût immodéré pour les collections. Son amitié avec la famille Condé lui permet d’être au cœur du pouvoir pendant la Régence. Ainsi elle y prend part très tôt et de manière très importante, d’abord dans la Compagnie des Indes, puis dans le système de Law dont elle saura éviter la débâcle de 1720 en se retirant à temps grâce à ses relations. Son cercle d’amitié comprend le vicomte Angran de Fontpertuis, grand collectionneur de porcelaines, de laques et de “Coquilles”. Elle partage avec lui sa passion pour les œuvres d’art et curiosités qu’elle acquiert à profusion. Elle fait venir par exemple “ pour un argent immense des oiseaux rares des Indes »[2].

La seule représentation qui nous est parvenue de Charles-Philippe d’Albert de Luynes, est un dessin de l’artiste Louis Carrogis de Carmontelle, en 1758[3]. Le duc, adossé debout contre un lit de repos, et perdu dans ses pensées, affiche un regard tranquille. Posées sur une table, devant lui, des tasses de porcelaine chinoises garnissent un plateau, semblant évoquer l’attrait du personnage pour les richesses de l’Orient.

[1] Antoine Lebel, Armoiries françaises et suisses sur la porcelaine de Chine au XVIIIe siècle, 2009

[2] Noémie Wansart, L’entourage de la comtesse de Verrue : une circulation originale des oeuvres d’Art. Cahiers Saint-Simon, 2009, p.5

[3] Musée Condé de Chantilly, CAR 17


Prix: 7 500 €
Epoque: 18ème siècle
Style: Louis XIV - Régence
Etat: Bon état

Matière: Porcelaine
Diamètre: 35 cm

Référence (ID): 1557194
Disponibilité: En stock
line

"Galerie Nicolas Fournery" Voir plus d'objets de cet antiquaire

line

"Assiettes Et Services En Porcelaine, Louis XIV - Régence"

Antiquités similaires sur Proantic.com
Recevez notre newsletter
line
facebook
pinterest
instagram

Galerie Nicolas Fournery
Porcelaine de Chine et des Compagnies des Indes
Plat à barbe aux armes du duc de Luynes. Compagnie des Indes, Chine, Epoque Yongzheng
1557194-main-68387437733e2.jpg

06 26 57 59 87



*Un message de confirmation vous sera envoyé par info@proantic.com Vérifiez votre messagerie y compris le "Courrrier Indésirable"

Thank you! Your submission has been received!

Oops! Something went wrong while submitting the form