- Belle épreuve avec infimes traces de plis dans la partie textuelle.
- L’éclat de la gravure -
Cette œuvre magistrale, parue en 1710 dans le cadre d’un prestigieux recueil dédié à la Galerie du Palais du Luxembourg, reproduisant le cycle Médicis de Rubens, réunit les meilleurs graveurs français de l’époque. Gérard Edelinck y est considéré comme l’un des plus brillants représentants de cet art. Réalisée l’année de sa mort, cette gravure illustre parfaitement son talent exceptionnel à rendre, dans le médium de l’estampe, la matérialité des tissus et les subtils jeux de lumière et d’ombre. L’image se distingue par une atmosphère presque diffuse, dont émerge avec netteté la précision du visage. Cette planche incarne également la force créative et l’importance culturelle de la gravure de reproduction. Alors que la peinture originale fut créée par Pierre Paul Rubens, le dessin préparatoire fut réalisé par Jean-Marc Nattier, futur portraitiste de renom à la cour. À partir de ce dessin, Gérard Edelinck exécuta la gravure, faisant de cette œuvre un véritable travail à trois mains entre artistes d’exception.
Sur l'artiste
Né à Anvers et éduqué par les Jésuites, Gérard Edelinck apprit d'abord la gravure entre 1652 et 1653 auprès de Gaspar Huybrechts, puis devint élève de Cornelius Galle le Jeune. En 1666, il se rendit à Paris, où il travailla avec François de Poilly, Robert Nanteuil et Philippe de Champaigne. Grâce à sa virtuosité artistique très admirée, il connut un tel succès que Louis XIV le nomma graveur du roi en 1675 et lui attribua un logement à la manufacture royale des Gobelins. Edelinck réalisa à lui seul treize portraits de Louis XIV. En 1677, il devint membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture, et en 1695, il fut fait chevalier de l'ordre de Saint-Michel. Dès le XVIIIe siècle, ses œuvres étaient déjà des objets de collection très prisés.