Gustav VERMEHREN
(Copenhague 1863 – Copenhague 1931)
Le repos
Huile sur toile
H. 72 cm ; L. 79 cm
Signée en bas à droite et datée 1911 (à deux reprises)
Exposition : 1963, Foreningen for National Kunst (Exposition des Arts Nationaux), Charlottenborg, n°60
Gustav Vermehren est né dans une famille créative et a très rapidement opté pour une destinée artistique. Son père, Frederik (1823-1910) était un peintre accompli, reconnu pour ses scènes rurales idéalisées qui ont « romancé » les classes ouvrières.
Enfant, Gustav a appris les rudiments de la peinture auprès de son père, ce qui a sûrement été le catalyseur de son éducation formelle. Il est intéressant de noter que tout au long de sa carrière, il est resté fidèle au style paternelle, utilisant néanmoins une touche plus large, moins lisse. Confronté à la nouvelle approche plus libre des impressionnistes français, il conserva ses propres idéaux, ne souhaitant pas opter pour les courants stylistiques contemporains. A la fin du XIXe siècle, il est devenu à la mode d'adopter un coup de pinceau plus lâche et d'inonder les toiles de lumière et de couleurs vives. Pourtant, Gustav, et son frère cadet Sophus (1866-1950), sont restés fidèles aux idéaux de leur père.
Son apprentissage se poursuivit à l’Académie des Beaux-Arts dès 1881, et ses première toiles furent envoyées au Salon de Charlottenborg en 1888. Durant sa carrière, il fut également conservateur des collections artistiques royales et critique d’art.
Notre toile datée de 1911 représente un vieil homme assis sur une chaise, la tête inclinée, absorbé par ses pensées, tandis qu’une femme apparaît à demi dans l’embrasure d’une porte, semblant l’observer discrètement. La scène se déroule dans une cour baignée de lumière, avec un jeu subtil d’ombres et de textures sur les murs, les feuillages et les vêtements. Le traitement réaliste des matières — bois, tissu, peau — et la composition équilibrée témoignent de la grande maîtrise technique de Vermehren. Il se place ici dans la droite ligne artistique de son père, mort l’année précédente.
Ce tableau s’inscrit parfaitement dans la continuité de l’œuvre des Vermehren. On retrouve ici les éléments clés de son style. Un naturalisme précis, hérité de l’enseignement académique danois. Un regard empathique sur les figures âgées, souvent isolées ou plongées dans une intériorité silencieuse. Une ambiance rurale, rappelant ses autres toiles comme “Vieil homme au banc” ou “Repos au bord du champ”.
Le thème du temps qui passe et de la solitude rurale traverse une grande partie de son œuvre. Dans ce tableau de 1911, la posture du vieillard et la lumière douce évoquent à la fois la fatigue de l’âge et la beauté sereine des choses simples — un motif fréquent chez Vermehren, qui cherchait à immortaliser le quotidien danois.