Notre toile peinte en 1998 est anonyme.
Au dos de la toile l'artiste a inscriten russe le nom de Kustodiev B., sa date de naissance «1878», letitre de l’œuvre «Beauté», la date d'exécution de l’œuvreoriginale «1913» (qui est en fait 1915), et enfin les dimensions etla date d'exécution «1998» de la présente œuvre.
Dimensions de la toile 69,5x89 cm
Très beau cadre de la Maison Delf Paris en bois mouluré, 89,5x109 cm.Beauté(en russe : Красавицa) est un tableau du célèbre peintrerusse Boris Koustodiev (1878-1927) réalisé en 1915.
Le tableaureprésente une marchande venant de se réveiller au milieu d'unrêve, à moitié assise sur son lit, dans une douce et indéciseattente. C'est un mélange de plusieurs styles tenant à la fois duromantisme, des louboks, du néo-classicisme, tels que les ontpratiqués Titien et Rubens. Comme héroïne de son tableauKoustodiev reprend l'actrice du théâtre d'art de Moscou FaïnaChevtchenko dotée de formes généreuses. C'est ce qu'appréciait lepeintre chez elle et pour qui les femmes minces n'inspiraient pas lacréativité. Plus tard, il a encore créé trois tableaux sur lemême modèle, mais qui différent de sa première composition pourdes détails relativement mineurs. Il semble que Koustodievconsidérait «Beauté» comme une véritable programmation et enmême temps comme un sommet de ses recherches de style. Le tableauoriginal de 1915 se trouve aujourd'hui dans la collection de lagalerie Tretiakov, à Moscou, ainsi que la version de 1921. Lesvariantes des années 1918 et 1919 sont conservées à Toula, aumusée des beaux-arts et dans une collection particulière en Russie.BorisMichaëlovitch KOUSTODIEV est né le 7 mars 1878 à Astrakhan.Son père, instituteur, mourut très jeune et pour que la famille puissesurvivre, sa mère loua un petit logement dans la maison d'un richemarchand .
On retrouveradans les œuvres de Kustodiev toutes les images de sa jeunesse : laVolga, la campagne, les marchés dans les villages et surtout ces"femmes de marchands" si caractéristiques de sa peinture.
"Je nesais pas si j'ai réussi à exprimer ce que je voulais : l'amour dela vie, le bonheur et la gaieté, l'amour de l'âme russe, mais cefut pourtant le seul "sujet" de mes tableaux."
La légendeveut qu'en visitant une exposition de Peredvizhniki en 1887, il pritconscience de son amour de la peinture. Il commença en 1893 àétudier auprès de Pavel Vlassov iconographe et célèbreportraitiste à Astrakhan. En 1896, à 18 ans, son diplôme del'Ecole Ecclésiastique en poche, il part pour St Pétersbourg. Ilétudie la peinture, la sculpture et la gravure entre autre! Maissurtout il devient l'élève d'Ilya Répine en 1898.... Le maître leprend sous sa protection et le choisira comme assistant (il peindreun tiers des figures) pour exécuter la gigantesque toile "Séance solennelle du Conseil d'état" de 1902 à 1903.
Répine dira delui : "J'ai de grands espoirs pour Kustodiev. Il est nonseulement un artiste talentueux, mais aussi un homme intelligent etréfléchi, rempli d'un amour profond de l'art. Il étudiesoigneusement la nature humaine..."
Koustodievobtint son diplôme en 1904 et avec sa bourse d'étude partit enFrance et en Espagne.
Il futrapidement un portraitiste reconnu et jusque à la fin des années 1910 il se consacra pleinement à cette discipline, tant sur la toilequ'à travers la sculpture. L'influence certaine de son maîtreI.Repine lui laisse un style plutôt "académique" quidevient aussi précis qu'une photo ("Les deux diacres"). Ilse défoule dans les arrière-plan comme dans le très célèbreportrait de Chaliapine.
Si les sujetsdevinrent plus variés, il n'en demeura pas point fidèle à cet artdu portrait jusqu'à la fin de sa vie. Il excella même dans ungenre fort particulier : le portrait satirique.
Son entrée en1910 dans le cercle des peintres "Le Monde de l'Art" ne lefit pas succomber aux sirènes occidentales ni à l'influence desimpressionnistes.
BorisKoustodiev restera à l'encontre des courants et demeurera fermementRusse !! Il poétise la vie des villages, des foires et des marchés. Peintre sans égal des bourgeoises provinciales, la représentationdes femmes russes (habillées ou nues) deviendra le sujet central deson œuvre.
A partir de 1916, il est contraint par la maladie à se déplacer en chaiseroulante mais cela n'altère ni son enthousiasme ni sa productivité.
Pro-révolutionnaire,il participa à deux journaux satiriques : "L'épouvantail"(Joupel) et "La poste infernale" (Adskaïa Potchta) etpeignit en 1905-1906 les premières manifestations et les grèves.
A partir de larévolution, il mit en scène des scènes de liesse populaire à lagloire du gouvernement. En 1918 il réalisa sept panneaux décoratifspour la place Roujeïnaïa à Pétrograd. Il entra à l'Associationdes Peintres de la Russie révolutionnaire en 1923.
Artistetouche-à-tout, après la peinture et la sculpture, il se lance en1920 dans la lithographie puis dans la linogravure l'année précédantsa disparition en 1927.