Paire De Chenets Avec Protection De Cheminée En Bronze. France, XIXe Siècle.

Paire de chenets avec protection de cheminée en bronze. France, XIXe siècle.
Les chenets sont la partie métallique sans autre décoration qu'un petit vase sur le dessus. C'est sur la défense qu'ils ont fixée que se concentre le travail : deux volutes sur des carrés servent de base à un piédestal avec des miroirs, des festons et des motifs architecturaux rappelant la Renaissance, sur lequel est placé un buste de femme surmonté de deux urnes. Ces objets sont apparus grâce à une série d'améliorations apportées au chauffage à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. La construction de cheminées plus étroites et moins profondes que les précédentes a permis d'améliorer le tirage, d'éliminer en grande partie la fumée de la pièce et de faciliter la combustion. En outre, l'extension de leur utilisation dans les maisons bourgeoises a entraîné une série d'innovations dans leur décoration. Cet ensemble de chenets et de défenses a été conçu pour être placé juste devant le feu, afin d'élever les bûches et d'empêcher les braises de se répandre dans la pièce. La décoration rappelle clairement le classicisme : les bustes féminins sur les piliers et sous les volutes (rappelant les cariatides) ainsi que les miroirs et les motifs de volutes ont été inspirés par les œuvres de la Renaissance. Les lignes de l'œuvre rappellent les exemples du style Regency ainsi que ceux du style dit Louis XIV, tandis que le contour de la base s'inspire du baroque. C'est cette combinaison qui situe l'œuvre au XIXe siècle, compte tenu du goût de l'époque pour le retour aux styles du passé dans la décoration intérieure. C'est la qualité qui indique sa fabrication française : les œuvres qui sortaient de ces fonderies de bronze spécialisées étaient très appréciées en Europe en raison du magnifique travail que les guildes réalisaient dans ce pays depuis le XVIIe siècle. Comme ces œuvres étaient destinées à un public très exclusif et importé, elles sont aujourd'hui conservées dans d'importantes collections privées et d'éminents musées comme, par exemple, le Cerralbo de Madrid (situé dans le palais du marquis de Cerralbo), le Musée national du romantisme dans la même ville, le Victoria and Albert Museum (Londres) ou le Metropolitan de New York (notez la similitude de lignes entre la base de cette œuvre et la paire de Benjamin Pyne de la fin du XVIIe siècle portant le numéro de catalogue 68.141.155 a et b). -
Taille : 38x62x100 cm