Le portrait représente un gentilhomme vêtu d'une tenue à la mode pour l'époque : un pourpoint noir, finement orné de fils d'or, une fraise blanche et des manchettes bordées de dentelle. Il tient des gants dans sa main gauche et un chapeau conique en feutre (porté aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur) dans sa main droite. Les vêtements, et plus particulièrement le type et la largeur de la fraise ainsi que la hauteur du chapeau, permettent de dater le portrait d'environ 1595. L'assurance affichée du modèle et son costume raffiné, d'une couleur onéreuse à teindre et à entretenir, suggèrent qu'il s'agissait d'une figure aisée de la haute société.
Les portraits de cette période qui nous sont parvenus sont relativement rares, sachant que sur les 2 % de la population qui constituaient la petite noblesse et au-dessus, la plupart ne possédaient que des portraits de famille et un portrait du monarque régnant. L'œuvre est exceptionnellement bien conservée, révélant des détails de la technique de l'artiste souvent oubliés dans les œuvres de cette époque. Le travail minutieux du pinceau sur la fraise et les rehauts d'or du pourpoint témoignent d'un modelé sophistiqué.
Dans les collections élisabéthaines, les noms des peintres étaient totalement absents, souvent non répertoriés et jugés sans importance. Malheureusement, il manquait à cette période un chroniqueur contemporain, hormis Francis Meres (qui n'en a fourni qu'une liste énigmatique). Par conséquent, moins d'un siècle plus tard, les noms des artistes autochtones avaient complètement disparu des mémoires, à l'exception de quelques artistes célèbres tels que Nicholas Hilliard, limner de la reine Élisabeth Ire, George Gower (fl. vers 1540-1596) et Robert Peake (1551-1619).
Conservé dans un magnifique cadre doré d'époque, sculpté et enduit de gesso.
Hieronimo Custodis, originaire d'Anvers, comptait parmi les nombreux artistes flamands de la cour des Tudor qui s'enfuirent en Angleterre pour échapper aux persécutions subies par les protestants dans les Pays-Bas espagnols. On pense qu'il arriva en Angleterre après la prise d'Anvers par les forces du duc de Parme en 1585.
Trois portraits attribués à Custodis, inscrits et datés de 1589, attestent de sa résidence à Londres cette année-là ; cependant, un portrait daté d'Edward Talbot confirme sa présence en 1586. En 1591, il résidait dans la paroisse londonienne de Saint-Bodolph-sans-Aldgate, où « Jacobus, fils de Jérôme Custodis, un Paynter », fut baptisé le 2 mars. Il est présumé mort en 1593.
Dimensions : Hauteur 36 cm, largeur 32 cm (encadré) (Hauteur 35,5 cm, largeur 32,5 cm (encadré))