Le boîtier est d'une grande finesse d'exécution étant recouvert en façade d'une marqueterie dite " Boulle" aux trois couleurs d'ėtain, laiton, le tout sur un fond d'ėcaille de tortue teintée en rouge. Les motifs découpės sont en symétrie à la Berain et présentent des thèmes d'oiseaux, pampres de vignes, feuilles d'acanthes ciselées et calice central sur le fronton à corniches moulurėes en ébène.
A noter en partie basse, un élément de marqueterie dit "campane" richement décoré directement inspiré des lambrequins peints que l'on retrouve sur les fresques du Palestre d'Herculanum et de Pompei.
Le bronze doré en façade est signé du nom de notre horloger et présente une figure allégorique du Temps soutenant le cadran avec sa droite un sablier du Temps, et à gauche une urne renversée déversant des pièces et éléments à la gloire des arts (géographie et musique). Cet élément est caractéristique des oeuvres attribuées à André Charles Boulle.
Cet hommage au Temps est identique au bronze retrouvé sur un régulateur horloger avec mouvement d 'Antoine Gaudron et attribué à André Charles Boulle. (Getty muséum)
Le cadran en laiton doré est d'un diamètre de 18.5 cms est contrasté sur un fond de velour noir. Finement ciselé il indique les heures en chiffre romains et les minutes en chiffres arabes, le tout en rempli de cire noire. Les aiguilles dites " persil " sont finement découpées. (Réparation sur l' aiguille des minutes).
Le mouvement d'origine est à cinq piliers avec un échappement modifié au XIXème et fonctionne avec un lourd balancier apportant une très bonne précision de fonctionnement. La roue de compte de sonnerie est positionnée en haut à droite avec son aiguille fixe qui sert à indiquer le nombre de coups à sonner. Option intéressante non seulement esthétique mais qui aide au réglage de la sonnerie. Elle a disparu par la suite vers la fin du XVIIeme. Visible sur le côté gauche, le système de double déclenchement de la sonnerie a gardé son mécanisme d'origine en acier découpé ce qui est rare.
En partie arrière du mouvement apparait la signature de l'horloger Nicolas CLÉMENT à Paris juré de sa corporation en 1658.
Références:
-TARDY - Dictionnaire des Horlogers Français page 131
-"La Pendule Française" de Pierre KJELLBERG - page 64 - décrivant un régulateur en placage d'ébène , écaille rouge , et étain sur fond de cuivre époque Louis XIV signé Nicolas CLÉMENT
- European Clock in JP Getty Museum page 2 regulateur de Gaudron avec caisse attribuée à AC Boulle.
- L'héritage de Huygens - l'age d'or des pendules à balancier - page 119 - pendule religieuse de Sarrabat à Paris ca 1675