"Cavalier Romain - Emmanuel Fremiet 1824-1910 Frémiet"
SculpteurEmmanuel FREMIET 1824-1910
Époque
1865 pour le chef modèle
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 39 cm
Largeur : 12 cm
Profondeur : 29.5 cm
Poids : 4.995 kg.
Signature
Sur la terrasse : E. FREMIET
Composé de plusieurs pièces, le bronze, est complet.
Porte un numéro : 64 (fonte More, du vivant de l'artiste)
Emmanuel Fremiet aime l’inédit dans le choix de ses sujets. Il aime l’effort de la recherche. Il aime l’effort de l’observation. Il aime l’effort du travail. Il aime l’effort pour lui-même, d’où sort une audace, une innovation.
Cette œuvre est une commande de l'État, qui avait déjà commandé à Emmanuel Fremiet un "Gaulois" en mars 1863 pour le musée de Saint-Germain-en-Laye qui devait prochainement ouvrir. Ces deux oeuvres, ont remporté un vif engouement auprès du public qui leur attribua une connotation patriotique, que Fremiet n'avait pas envisagé pour elles. C'est ainsi qu'entre 1910 et 1912, un grand nombre d'éditions ont été vendues.
Sculpteur de l’Histoire, ses sculptures équestres sont un condensé de ses deux passions : l’Histoire et les animaux. Même si les chevaux ne sont pas ses animaux préférés, il est, en ce 19ème siècle, celui qui en sera le plus virtuose sculpteur. Il possède une connaissance parfaite et approfondie de la science du cheval. Si le peintre peut se contenter d’un certain à-peu près dans ses représentations, le sculpteur, lui, ne peut tricher, car il construit une bête entière, sous toutes ses faces, dans toutes ses proportions.
Infatigable observateur de ces animaux très nombreux dans les rues de Paris, la Compagnie des Omnibus lui fournissait une matière première de choix ! Ses quelques 14 000 chevaux offraient à notre artiste tout le loisir de repérer celui qui convenait à son œuvre du moment. Il faisait alors venir l’animal dans le petit atelier de sa maison de Bougival. Il lui y préparait une litière. Soir et matin, il le promenait à la longe. Son épouse, Marie-Adélaïde Ricourt, qui n’avait aucunement peur des chevaux et savait naturellement s’imposer à eux avec douceur, gérait sans crainte les plus récalcitrants, allant parfois jusqu’à leur tenir la jambe de devant pour obtenir le mouvement désiré par le sculpteur, le temps de son travail. Pour les jambes arrière, l’opération pouvant se révéler plus dangereuse, il était alors fait appel au maréchal-ferrant. De ces solides chevaux d’omnibus, il en faisait de splendides montures de guerre, à la démarche cadencée, au pas relevé, aux mouvements forts et ordonnés. Des chevaux d’armes, à la docilité réfléchie, non pas vaincus par la supériorité de l’homme, mais associés à sa supériorité, braves et loyaux, exercés aux dangers des batailles. Ils sont, comme le disait Buffon, la noble conquête de l’homme, « ce fier et courageux animal qui partage les fatigues de la guerre et la gloire des combats ». Ils sont eux-mêmes un morceau de l’épopée écrite par les guerriers…